Ces menaces font suite à une déclaration d'une rare violence du prince héritier saoudien, accusant l'Iran d'«agression directe» contre son pays après un tir de missile balistique par les rebelles houthis sur Riyad. «L'implication de l'Iran dans la fourniture de missiles aux Houthis est une agression militaire directe par le régime iranien et pourrait être considérée comme un acte de guerre contre le royaume», a dit Mohammed Ben Salmane, cité par l'agence officielle saoudienne SPA. Faux, a répondu Téhéran, le ministre des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif jugeant «contraire à la réalité» l'affirmation du prince saoudien. Les rebelles houthis ont affirmé, quant à eux, n'avoir reçu aucun missile iranien. Ils disent avoir développé ces engins par leur propres moyens et ont menacé d'en tirer sur «les ports, les aéroports, les postes frontaliers et les installations vitales» en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes, si le blocus est maintenu. «Nous ne resterons pas les bras croisés et étudierons des options plus importantes et plus radicales pour empêcher le renforcement du blocus contre le peuple yéménite et (les mesures) visant à l'affamer et à l'humilier», ont souligné les rebelles dans un long communiqué. Le renforcement du blocus a, lui, été dénoncé par les Nations unies, qui se sont alarmées de l'impossibilité d'acheminer de l'aide au Yémen. «Les opérations humanitaires sont bloquées à la suite de la fermeture ordonnée par la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite», a déploré le porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU à Genève, Jens Laerke. Lundi, l'Arabie Saoudite sunnite et l'Iran avaient déjà échangé de violentes accusations à propos du Yémen, pays en guerre où ils soutiennent des camps opposés. La tension est montée d'un cran après l'interception, samedi soir, au-dessus de la capitale saoudienne d'un missile balistique tiré par les rebelles chiites houthis, soutenus politiquement au moins par l'Iran. Des débris de l'engin sont tombés dans le périmètre de l'aéroport international de Riyad, soulignant les risques pour le trafic civil. Depuis mars 2015, l'Arabie Saoudite est à la tête d'une coalition de pays sunnites aidant les forces gouvernementales yéménites dans leur guerre contre les Houthis et leurs alliés, maîtres de la capitale Sanaa depuis septembre 2014. Le conflit a fait plus de 8650 morts et quelque 58 600 blessés, dont de nombreux civils, et provoqué «la pire crise humanitaire au monde», selon l'ONU. Lundi, la coalition menée par Riyad a souligné qu'elle se réservait le droit de riposter «de manière appropriée et au moment opportun».