L'espoir de Martine Aubry, première secrétaire du parti, est de ravir à la droite les deux régions qui lui restent, à savoir la Corse et l'Alsace, et se constituer en véritable contre-pouvoir à la politique du président Nicolas Sarkozy. Paris De notre bureau Lundi dernier, juste après avoir scellé l'accord avec les partis de gauche (écologiste et communistes), elle s'est rendue dans l'île de Beauté pour apporter son soutien au candidat local et convaincre les abstentionnistes de prendre clairement position contre la politique de Sarkozy et de confier les clés de l'hôtel de région à la gauche. « Il faut que les régions deviennent un véritable contre-pouvoir à la politique de la droite. Pour cela, il y a lieu de transformer l'essai du premier tour en victoire finale de la gauche plurielle », a-t-elle ressassé lors de ses meetings et tournées sur les marchés. La maire de Lille a fait de même à Strasbourg, région traditionnellement à droite. Elle a appelé à confirmer l'essai du premier tour en élisant un socialiste à la tête de cette région. Pour information, les derniers sondages donnent le Parti socialiste et la droite en parfaite égalité 43,5% chacun dans cette région. Le Front national arriverait en troisième position. Le parti de Le Pen s'est maintenu dans 12 régions. Il risque de jouer le trouble-fête, d'autant plus qu'il a appelé à sanctionner la politique du président. De son côté, l'emblématique Daniel Cohn Bendit, chef d'Europe écologie, s'est dit content que les partis de gauche aient pu enfin s'unir sur la base d'un programme clair, et ce, en vue de construire une véritable alternative politique pour le pays d'ici 2012, année où doit se tenir l'élection présidentielle. A droite, c'est la débandade. L'Union pour la majorité populaire (UMP) parti du président Sarkozy craint que les abstentionnistes ne fassent pencher radicalement la balance à gauche. Ces appréhensions sont confirmées d'ailleurs par les sondages qui avancent à peine 50% de participation lors du second tour. Pour tenter un dernier retournement de situation, beaucoup de membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre François Fillon, ont sillonné durant toute la semaine les régions de France dans un dernier espoir de convaincre les électeurs de se rendre aux urnes. Mais en vain. L'appel ne semble pas rencontrer d'écho et la défaite annoncée de la droite a toutes les chances de se confirmer dimanche soir. Les militants de droite semblent faire payer à Nicolas Sarkozy son ouverture à gauche ainsi que la dégradation du climat social, avec son lot de délocalisation et de licenciements… Jeudi dernier, à la salle de la Mutualité à Paris, François Fillon a tenté de faire flèche de tous bois pour soutenir la candidate de la droite pour la région île-de-France, Valérie Pécresse qui occupe également le poste de ministre de l'Enseignement supérieur. M. Fillon a encensé l'action du gouvernement en indiquant que toutes les promesses formulées lors de la campagne pour la présidentielle ont été tenues. Il a également agité le chiffon de l'insécurité dans un dernier essai d'amadouer les déçus de la politique de Sarkozy pour aller voter. Mais rien n'indique que le second tour connaîtra une affluence plus importante que le premier. Les sondages annoncent déjà plus de 50% d'abstentionnistes, ce qui arrangera à coup sûr le front de gauche. Pour rappel, la gauche est arrivée en tête du premier tour avec plus de 29% de voix suivi par l'UMP avec près de 26%. Les Verts ont occupé la troisième place. Quant au Front national, il a occupé la 4e avec environ 12% de voix au niveau national. Le second tour va sans doute confirmer le retour de la gauche sur la scène politique française après la dérive de la présidentielle et des élections européennes.