Le Parti socialiste (PS) est arrivé en tête des régionales en France, selon les premiers résultats sortis des urnes avec près de 30 % des voix. Des chiffres qui placent l'UMP en seconde position avec 26 à 27 % des suffrages, alors qu'en troisième position on retrouve Europe Ecologie, qui recueille entre 12 et 14 % des voix. Le Front national effectue pour sa part une percée avec 12 %, il reste donc en place pour le second tour. Quant au front de gauche, il recueille un peu plus de 6 %. Le MoDem n'obtiendrait que 4,0 % des suffrages. Selon nombre d'observateurs, le plus grand gagnant du scrutin reste l'abstention, puisque plus de 52 % des Français ne sont pas allés voter. Ce premier tour des élections régionales est un premier réel désaveu pour la politique du président Nicolas Sarkozy. L'UPM a eu beau tenter de ramener l'enjeu du scrutin à une dimension régionale et de dire, à l'instar du Premier ministre François Fillon, qu'au vu de l'abstention il était impossible de tirer les conséquences nationales du scrutin. L'opposition a tiré à boulet rouge sur Nicolas Sarkozy ; l'ancien SG du PS, François Hollande, a estimé sur France 2 que le chef de l'Etat devra "tirer les leçons de ce vote sanction", et Daniel Cohn Bendit pour Europe Ecologie a, pour sa part, conseillé à l'UMP de "changer de président". Pour beaucoup de médias étrangers, les 26,18 % des suffrages obtenus par l'UMP lors de ce premier tour des régionales, dimanche constitue un camouflet pour le parti qui porta Nicolas Sarkozy à la présidence française en 2007. "Une gifle pour la droite de Sarkozy" titre le quotidien Helvète "Le Matin", tandis que le site de la chaîne d'information Al Jazeera et le journal britannique Le Times parlent respectivement de "sévère défaite" et de "vote anti-Sarkozy". Le journal anglais The Independant insiste sur "l'humiliante défaite essuyée par le président français". De son côté, le quotidien suisse Le Temps estime que "le grand chelem" rêvé par Martine Aubry (à savoir remporter l'Alsace et la Corse alors aux mains de l'UMP) ne paraît plus hors d'atteinte. En France, si la débandade de la droite fait l'objet de nombreux commentaires "oui la gauche revient", le fort taux, d'abstentions fait lui aussi couler beaucoup d'encre. Le désistement de l'électorat traduit "une méfiance profonde à l'égard du pouvoir politique, quelle que soit sa couleur". On note également dans Le Midi Libre, la démocratie s'est réveillée ce matin avec "une sacrée gueule de bois". Cette fois, l'UMP ne peut plus compter que sur elle-même. La défaite est sévère : la droite parlementaire vient de réaliser son plus mauvais score dans l'histoire de la Ve République. Nicolas Sarkozy avait choisi de faire l'union de la droite dès le premier tour. Raté, l'UMP qui n'a plus de voix en réserve, ne réussira pas à inverser la tendance dimanche prochain, indique-t-on en France. Le PS devient la première force politique de France. Le Front national (FN), annoncé comme convalescent après l'élection présidentielle de 2007, fait une remontée notable ; il a réalisé son meilleur score dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.