Au second tour des élections régionales qui s'est déroulé dimanche, les Français ont donné "une victoire sans précédent" aux listes de la gauche rassemblée. Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste (PS), a déclaré dimanche : "Ce soir, plus que jamais, nous sommes attentifs aux message des Français, à leur inquiétude mais aussi à leurs espoirs. Nous recevons cette victoire avec responsabilité". Débordement de joie dimanche soir, au siége du PS à Paris, à l'annonce des premiers résultats des élections régionales. La gauche et ses alliés ont remporté confortablement ce dernier rendez-vous électoral avant la présidentielle de 2012." En votant, mais aussi pour beaucoup en s'abstenant, les Français ont également exprimé leur rejet de la politique du président de la République et du gouvernement. Je crois qu'ils ont sanctionné une politique injuste, de cadeaux fiscaux pour les plus privilégiés, au détriment de l'emploi, de la lutte contre le chômage et au détriment du pouvoir d'achat ", a lancé Martine Aubry. Le Monde, a écrit à ce sujet : "Le PS confirme son succès du premier tour, sans grand chelem. " Si ce n'est pas le grand chelem rêvé par Martine Aubry, c'est tout de même un indéniable succès pour le PS et ses alliés ". Premier enseignement du scrutin, l'abstention est en léger recul par rapport au premier tour même si 51 % des Français seulement se sont rendus aux urnes. La gauche, victorieuse dans 21 régions métropolitaines sur 22, a recueilli 54 % des voix, son meilleur score après les législatives de 1981. L'UMP, qui a obtenu 35,5 % des suffrages, sauve l'honneur. Il remporte la Réunion et la Guyane, conserve l'Alsace, mais perd la Corse. Les électeurs français ont lancé un avertissement à Nicolas Sarkozy. Ils ont désavoué le parti présidentiel, qui réalise un faible score. Quant au Front National (FN), il confirme sa bonne forme du moment avec plus de 9 % des voix. Victoire personnelle aussi de Jean-Marie le Pen qui a obtenu près de 25% en PACA. A la différence du premier tour, le premier ministre François Fillon a reconnu la défaite : " Nous n'avons pas su convaincre. Le rapport de force issu des régionales de 2004 reste globalement inchangé et cela constitue une déception pour la majorité. J'assume ma part de responsabilités ". "Ce vote nous devons le respecter ", ajoutant que " le combat pour la croissance et l'emploi " restait la " priorité absolue du gouvernement ". Il a également estimé qu'il " fallait garder le cap ouvert sur les élections nationales" et a rappelé les chantiers fixés par le gouvernement, notamment la réforme des retraites. Lourde défaite aussi pour Nicolas Sarkozy, qui a prévu de rencontrer son Premier ministre pour évoquer un remaniement technique, indique-t-on. Aucun membre du gouvernement n'est parvenu à devenir président de région à l'issue du second tour, alors que plus de la moitié d'entre eux étaient candidats. En effet, convoqué à l'Elysée lundi matin, le Premier ministre François Fillon ne devait pas, selon son entourage, présenter sa démission, et le remaniement ne sera que " technique ", a répété dimanche soir Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, assurant que Nicolas Sarkozy était " décidé " à entendre " le message du scrutin ". Ainsi, les Français, à travers les élections régionales, ont sanctionné le bilan national de l'UMP. "C'est même un échec personnalisé. Celui de Nicolas Sarkozy. De plus, ce sont vingt ministres qui sont défaits, soit la quasi-totalité du gouvernement qui s'était engagé dans ces élections régionales ". Jean-François Copé, chef du groupe parlementaire de l'UMP, parle d'une "réelle défaite ". S'exprimant dimanche soir sur France 2, il a estimé après le second tour des élections régionales, qu'il s'agissait d'une "réelle défaite" pour la majorité, qui doit, selon lui, " revenir aux fondamentaux ". " Les Français nous ont clairement adressé un certain nombre de messages au cours de cette campagne difficile, parce qu'en plein milieu d'une crise économique très sévère. Il en est un qu'il faut retenir cinq sur cinq : il faut revenir à nos fondamentaux, c'est-à-dire ce qui a permis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007 ".