Ce matériau de construction, qui a pris des ailes, atteignant les 800 DA le sac, est devenu rare, au moment où la demande est très forte. Le ciment qui fait officiellement l'objet d'une rare pénurie, est pourtant disponible sur le marché noir. La crise du ciment continue à retenir en otage beaucoup de projets dont les délais de livraison sont totalement chamboulés. Ce matériau de construction, dont le prix a pris une courbe ascendante chez les revendeurs, atteignant les 800 DA le sac, est devenu rare, au moment où la demande est sans commune mesure avec l'offre. Selon les déclarations de Abdelhamid Chaker, directeur du marketing et de communication à l'entreprise régionale du ciment de l'Est (ERCE), faites, hier, lors du forum hebdomadaire de la radio Cirta FM, le taux de production à l'Est du pays est passé à 4 millions 700 000 tonnes en 2009, et quantité satisfaisante, de 9 millions de tonnes, est disponible aujourd'hui. L'invité précise que « le prix du ciment est passé de 230 DA à partir du 24 novembre 2009 à 300 DA, et ce pour toute l'année ». Et d'ajouter : « Nous sommes chanceux à l'Est : 10 millions de tonnes de ciment pourront largement répondre à la demande. » Interrogé sur les quantités de ciment détournés pour être vendues, laisse-t-on dire, par des entrepreneurs ou mêmes des particuliers, à des prix très élevés, au marché noir, ce responsable répondra : « Une fois la marchandise sortie de l'usine, nous ne pouvons contrôler aucune revente. Ça nous dépasse ! » La même question revient : Pourquoi l'offre des cinq cimenteries publiques de l'Est, celles de Aïn Touta de Batna, Hamma Bouziane de Constantine, Aïn Kébira de Sétif, Hajar Essoud de Skikda et Tébessa, ont-elles du mal à satisfaire la demande, privant ainsi beaucoup d'entrepreneurs qui font le pied de grue durant des jours, pour n'avoir finalement droit qu'à une petite quantité par rapport aux chantiers lancés ? Notre interlocuteur explique que ce matériau est distribué en quantités importantes aux entreprises étrangères chargées des grands projets en Algérie. Le vice-directeur du marketing à la cimenterie de Hamma Bouziane à Constantine, El Djoudi Bouslama, invité à ce même forum, communique des chiffres comme 440 t/jour distribuées à l'entreprise COJAAL, chargée du projet de l'autoroute Est-Ouest, 300 t/jour pour la ville universitaire, et 260 t/jours aux 3 entreprises turques de construction et d'habitat. Des entrepreneurs ainsi que des particuliers se plaignent de la mauvaise programmation des arrêts techniques des cimenteries à certaines périodes de l'année, notamment au printemps et en été, ce qui entrave la bonne marche des chantiers. Abdelhamid Chaker, citant au passage le cas de la cimenterie de Hamma Bouziane de Constantine, qui a connu un arrêt l'année dernière, précisera ceci : « Nous avons certes un programme de maintenance rigoureux, mais cela ne nous empêche pas de distribuer les quantités de ciment mises en stock. » Il annoncera dans la foulée que cinq filtres à manche seront installés au niveau de chaque usine pour la préservation de l'environnement, à commencer par celles de Aïn Kébira et de Hamma Bouziane. A noter qu'un seul filtre coûte 1,2 milliards de dinars.