Venus de France, d'Irak, du Maroc et des universités algériennes, des enseignants, professeurs et chercheurs dans le domaine de la critique littéraire et de la sémiologie (étude de la vie des signes dans toutes les strates sociales et dans la constitution de toutes les sciences humaines), présenteront les fruits de leurs travaux dans ce domaine. «Cette édition, organisée sous le slogan ‘‘Textes, sens et espace'' vise à susciter une ouverture des études sémiologiques des textes sur les autres disciplines et domaines de connaissances et particulièrement l'architecture et la toponymie. Dans les universités algériennes existe une pépinière de chercheurs et de spécialistes en interprétation et lectures sémiologiques et critiques des textes, mais ils sont peu médiatisés eu égard à l'absence d'une presse écrite spécialisée et d'émissions télévisuelles thématiques consacrées aux études et à la critique des œuvres littéraires produites en Algérie», a confié Laâla Saâda, chef du département de la langue arabe à la faculté des langues de l'UMK et organisateur de cette rencontre de fort bonne facture. «La sémiotique est la science de toutes les sciences du fait qu'elle traite des phénomènes communs liés à l'interprétation et à la représentation des signes dans tous les domaines de la vie, tels que l'architecture, qui englobe tant d'aspects sociaux et environnementaux, dont les fonctions sont diverses. Il s'agit désormais d'étudier la sémiologie selon une vision pluridisciplinaire, voire pluridimensionnelle, associant à la fois les approches sémiotiques, littéraires, artistiques et scientifiques. La problématique posée durant ce colloque peut s'avérer complexe, car les fondements de la sémiologie et de l'architecture se nourrissent l'un de l'autre, en se demandant quelle place chacune d'elle occupe par rapport à l'autre. Elles ont les mêmes supports, les mêmes objets et les mêmes principes. Roland Barthes a démontré le degré de corrélation entre ces deux sciences dans les conclusions de ses recherches sur les signes et la cité. Il explique que celui qui veut esquisser les similitudes de la cité doit être sémiologue, géographe, historien, architecte et probablement psychanalyste. Par ces mots, Barthes déclare une solide alliance entre sémiologie et urbanisme. Les débats permettront de répondre aux questions et de soulever les ambiguïtés», a expliqué Bachir Bensalah, président du département des langues. Hier, Denis Legros et Fatna Masmoudi ont présenté leurs travaux sur les effets des toponymes algériens dans le texte littéraire et sur la compréhension et la signification du texte. Famam Chafika, elle, s'est évertuée à exposer une synthèse de la sémiotique dans la définition de l'espace, et Okba Kazar, du laboratoire de recherche en intelligence artificielle de l'UMK, a axé son intervention sur les relations entre sémiologie et informatique. D'autres interventions, les unes plus intéressantes que les autres émaillant ces 3 jours, sont attendues, comme celle de Selim Khider sur les édifices architecturaux, entre la réalité visuelle et la lecture sémiotique de la conception, et celle de Boumâaraf Hanane, de l'université de Annaba, qui s'intéresse à l'architecture dans les écrits de fiction, et aussi celle de Amal Naïmi, enseignante à l'UMK, qui approfondira le thème de la sémiotisation de l'espace social (Houma) dans le discours journalistique algérien. A noter qu'Ahmed Boutarfaia, recteur de l'UMK, a donné le coup d'envoi de ce colloque. Lors de son allocution, il a exprimé sa satisfaction et son ambition de faire de Biskra un pôle universitaire d'envergure internationale et a encouragé et assuré de son soutien les organisateurs de cette rencontre scientifique que les étudiants et étudiantes n'ont pas boudée, a-t-on constaté.