Des milliers de personnes ont battu le pavé, hier, dans la ville de Tizi Ouzou, pour exiger la promotion de la langue amazighe, à l'appel des comités d'étudiants. Dès 10h, soit une heure avant l'entame de la marche, des grappes humaines commençaient à se constituer devant le portail principal du campus universitaire de Hasnaoua. Des jeunes s'affairaient ainsi à mettre en place le décor de la manifestation au moment où d'autres affluaient vers les lieux de la marche. Celle-ci s'est ébranlée, dans un climat pacifique, en se dirigeant vers la montée du stade du 1er Novembre. Les marcheurs ont brandi des banderoles exigeant la prise en charge effective de tamazight. «Tamazight, tella, tella !» scandaient-ils, haut et fort en déployant, au-devant de la procession, l'emblème national et le drapeau amazigh ainsi que celui du MAK, qui a pris part à la marche avec un carré où nous avons remarqué des responsables de ce mouvement, dont Bouaziz Aït Chebib et Kamira Nait Sid. Les marcheurs avançaient lentement pour atteindre la rue Ahmed Lamali, longeant le CHU Nedir Mohamed, où ils ont marqué une halte. Et ce, avant de continuer la marche tout en criant «Pouvoir assassin !» et «Ulach Smah Ulach !». Nous avons constaté une importante présence des lycéens venus des différentes localités de la wilaya de Tizi Ouzou, Ouadhias, Beni Douala et Ouaguenoun. Des jeunes qui portaient des portraits de Matoub et chantaient des textes du Rebelle tout le long de la marche. «Tharwa N'Lewnas» (Les enfants de Lounès), ont-ils écrit sur un étendard géant. La marche s'est poursuivie jusqu'au portail du siège de la wilaya avant que la foule ne se disperse dans le calme. Nous avons appris également qu'en raison d'un immense embouteillage, notamment sur la RN12, des étudiants ont entamé une marche à partir du campus de Tamda pour rejoindre leurs camarades à Tizi Ouzou. Il en est de même pour les lycéens de Tizi Rached qui ont parcouru le trajet à pied pour prendre part à la manifestation qui a, d'ailleurs, duré plus de trois heures durant lesquelles les marcheurs ont occupé la rue. «Nous avançons lentement pour justement permettre à tous ceux qui sont venus de loin d'y participer. Des centaines voire des milliers de personnes sont bloquées sur la route», nous a déclaré l'un des marcheurs qui a ajouté que «des lycéens ont été arrêtés à Ouadhias». Par ailleurs, notons que la marche d'hier dans la ville de Tizi Ouzou intervient après des actions de rue organisées, notamment, par des lycéens dans plusieurs localités, comme Azazga, Fréha et Bouzeguène.