Il était 9h00 lorsque de petites foules d'élèves ont quitté les bancs du lycée, des CEM et de plusieurs écoles primaires, pour entamer une marche à Ain Dokkar, chef-lieu de la commune. « Assa, azeka tamazight tella tella (aujourd'hui, demain, tamazight existera toujours », ont scandé les jeunes manifestants. Ils ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Ma ulac tamazight ulac, ulac, ulac (sans tamazight, il n'y aura rien) ». « Nous avons manifesté pour protester contre le refus du gouvernement de donner les moyens nécessaires pour le développement de Tamazight », explique un lycéen. Les écoliers protestataires se sont dispersés dans le calme vers 11h00. Cette manifestation, la deuxième du genre en l'espace d'une semaine à Bousselam, survient dans le sillage de la polémique suscitée par le refus de l'APN d'adopter la proposition du Parti des travailleurs portant introduction, dans la LF 2018, d'un article qui stipule que «l'Etat veillera à la généralisation de l'enseignement de tamazight dans tous les établissements scolaires publics et privés… ». Des marches ont été organisées ces derniers jours à Tizi Ouzou, Béjaia et Bouira pour dénoncer cette décision. Les partis FFS et RCD, qui se positionnent traditionnellement en faveur de la promotion de tamazight, ont qualifié la proposition du PT de « manœuvre » et de « manipulation ». Il faut dire enfin, qu'en dépit de son statut de langue nationale et officielle, tamazight demeure marginalisée en Algérie. Les moyens matériels et humains destinés à son développement restent dérisoires.