Les manifestants ont commencé à affluer vers le campus Targa Ouzemour, point de départ de la manifestation Des milliers de personnes ont marché hier à Béjaïa pour dire «non à la loi de finances 2018» et «oui à la promotion de la langue amazighe». Des milliers de personnes en majorité des jeunes ont battu, hier, le pavé des artères principales menant du campus Targa Ouzemour de l'université de Béjaïa et la place Said Mekbel près du siège de la wilaya pour dénoncer la loi de finances 2018 et le blocage de la promotion de la langue amazighe. Incontestablement, la mobilisation était hier au rendez-vous. Venus des quatre coins de la wilaya, des lycéens, des anonymes se sont joints à la manifestation brandissant les couleurs des indépendantistes et ceux de l'amazighité. Ils ont dominé la manifestation. Quelques-uns des marcheurs ont brandi timidement l'emblème national. Les manifestants ont commencé à influer vers le campus Targa Ouzemour, point de départ de la manifestation dès les premières heures de la journée. La foule grossissait au fil du temps. Ce n'est que vers 11 heures que la procession humaine, composée en majorité de jeunes garçons et filles a pris son envolé en direction de la place de la Liberté Saïd Mekbel. «Pour la promotion de tamazighth, non à la loi de finances 2018!», étaient les slogans-phares de la manifestation auxquels se sont greffés d'autres revendiquant «l'autonomie» pour certains et «l'indépendance de la Kabylie» pour d'autres. Mais la revendication de la promotion de tamazight et le rejet de la loi de finances ont dominé les débats. «Assa azekka tamazight thella thella» ou encore «Corrigez l'histoire, l'Algérie n'est pas arabe» «Non à la loi de finances 2018» autant de slogans scandés par les marcheurs organisés en carrés dans une ambiance empreinte de calme. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire la majorité des morts d'ordre rejetant la loi de finances 2018 et d'autres favorables à la promotion de la langue amazighe, la procession humaine n'a pas été tendre avec les tenants du pouvoir, accusé de marginaliser l'identité amazighe et de refuser sa promotion. Le drapeau des indépendantistes était là aussi brandis par les manifestants pro MAK. Les couleurs des partis influents dans la région n'ont pas été au rendez-vous. Idem pour leurs cadres. Hier parmi les marcheurs, nombreux étaient ceux venus pour tamazight. D'autres ont marché pour marcher. Si officiellement la manifestation trouve sa raison d'être dans le rejet de la LF 2018 et le rejet de la loi proposée par la parlementaire du PT, sur le terrain d'autres revendications se sont invitées autant dans les propos que sur les banderoles et les slogans scandés par une foule en majorité de jeunes. Elles ne sont, certes, pas épousées par tous, mais elles étaient là. Après deux heures et demie de marche, ponctuées par des haltes, la procession humaine s'est dispersée dans la calme tout en gardant espoir d'avoir interpellé l'autorité sur un impératif qui ne peut que renforcer l'unité nationale. Hier la ville de Béjaïa a barré la route aux dérives qui dans un passé récent, ont endeuillé des familles et causé un retard énorme dans le développement local. «Nous sommes ici pour revendiquer l'un des piliers de l'identité nationale, nous devons le faire calment en évitant les erreurs du passé qui nous ont coûté très cher», déclare un manifestant parmi des milliers d'autres qui ont fait preuve, hier, d'une grande maturité en réussissant une imposante marche, que l'on n'a connu que durant l'événement du printemps noir d'avril 2001 et lors du printemps berbère de 1980.