De nombreux quartiers de la commune manquent d'eau potable alors que la conduite géante, avec 11 stations de pompage, desservant la ville de Biskra à partir de la source de Droh, traverse le territoire de leur commune sans qu'ils puissent en bénéficier Hier, dès 5h du matin, plus de 300 habitants de la commune de Chetma, pour la plupart des jeunes, ont barré la RN31 reliant leur village au chef-lieu de la wilaya de Biskra avec des troncs d'arbres et des pneus brûlés dans les deux sens de la voie. Agissant en réaction à l'affichage, survenu la veille, d'une liste de 40 bénéficiaires de logements sociaux, selon eux contenant « seulement 4 familles orignaires de Chetma », les protestataires ont exigé la présence du wali, seul capable à leurs yeux de dénouer la crise. Ils accusent la commission d'attribution des logements sociaux de la daïra de Sidi Okba, à laquelle est rattachée Chetma, d'avoir « privilégié des gens nullement dans le besoin et venus d'ailleurs ». Ils jurent par tous les saints de ne pas laisser ceux-ci habiter les logements en question tant que leur voix n'aura pas été entendue et que leurs doléances n'auront pas été prises en compte par les autorités locales. Un père de famille d'une cinquantaine d'années, tout en regrettant le recours à de telles actions, s'est dit, néanmoins, « solidaire avec la population de Chetma qui ne profite aucunement de tous les projets de développement initiés par l'Etat ». Il soutient que « ces 40 logements sociaux que de nombreuses familles attendent depuis des années, y fondant tous leurs espoirs, n'est que la goutte qui fait déborder le vase pour les jeunes de Chetma, laissés à leur triste sort ». Ce citoyen, qui pourtant n'est pas concerné par le problème, a fait son possible pour calmer les esprits et freiner la colère des manifestants, ayant failli dégénérer en émeute, avec tout ce que cela entraînerait comme violence. Il faut rappeler que cette commune, distante de Biskra d'à peine 7 km, n'est pas encore reliée au réseau de gaz de ville. Les 100 locaux professionnels dits du Président sont clos, menacés par la dégradation ; des centaines de jeunes filles et garçons de la commune se morfondent dans le chômage et la pauvreté alors que 5 résidences universitaires n'employant qu'un nombre restreint de jeunes de la région y sont implantées, et enfin de nombreux quartiers de la commune manquent d'eau potable alors que la conduite géante, jalonnée de 11 stations de pompage, desservant la ville de Biskra à partir de la source de Droh, traverse le territoire de leur commune sans qu'ils puissent en bénéficier. La route est restée fermée à la circulation jusqu'a 15h de l'après- midi, les manifestants ayant refusé de discuter avec le chef de daïra et le maire de Chetma, lesquels auraient dépêché des émissaires afin d'entamer un dialogue avec les jeunes survoltés.