Le présentateur a demandé aux citoyens de se mettre dans la peau du président de l'APC et de dire ce qu'ils feraient pour la ville. Réalisée par Azzedine Zendagui et présentée par le jeune Youssef Khelif, une émission, diffusée mercredi dernier par la radio de Biskra, a dirigé ses projecteurs sur « le maire de Biskra ». Evoquant, en préambule, les qualités dont doit se prévaloir tout maire, la fonction de président d'assemblée communale et le rôle de celle-ci, les missions de l'édile, ses prérogatives et les difficultés freinant les activités de la municipalité, le présentateur a demandé aux citoyens de se mettre dans la peau du maire et de dire ce qu'ils feraient pour Biskra. Suscitant la participation des auditeurs qui ne se sont pas fait prier pour intervenir sur les ondes et montrer qu'ils étaient loin d'être indifférents au sort réservé à la reine des Ziban depuis des décennies, l'animateur a recueilli des avis et des points de vue sur de nombreux thèmes et sujets intéressant l'ensemble de la communauté urbaine. Oscillant de la critique objective et fondée à la sentence lapidaire, en passant par le commentaire rationnel ou le constat amer, ces interventions ont permis de jauger l'état d'esprit des Biskris, de mesurer ce à quoi ils aspirent pour leur ville et de répondre à certaines de leurs préoccupations. S'imaginant président de l'APC de Biskra, le premier intervenant dira : « Biskra n'est plus la reine des Ziban. C'est une mendiante. Si j'étais maire de Biskra, j'axerais mon travail essentiellement sur la mise en place d'un dispositif moderne et étudié de ramassage des déchets ménagers ; je mènerais des campagnes de reboisement intra-muros et je planterais des milliers d'arbres et de plantes au bord des routes ». Un autre ajoutera : « Si j'étais maire de Biskra, j'activerais les comités de quartiers et je les ferais participer à la gestion de la cité. Je les écouterais en tant que partenaire et interlocuteur pour cerner tous les besoins des habitants. Le centre-ville est délabré. Il a besoin d'un gigantesque plan de rénovation ». Participant à ce jeu de rôle, un troisième expliquera : « Si j'étais maire de Biskra, je ferais sortir cette pléthore d'employés entassés dans les bureaux pour les mettre sur le terrain. L'insalubrité règne sur les marchés, les quartiers sont mal éclairés et les routes grêlées de crevasses, de trous et de bouches d'égouts mal ajustées au niveau de la chaussée, dont les trottoirs sont impraticables ». Parlant de « ruralisation de la ville », une jeune fille dira : « Si j'étais maire de Biskra, je donnerais la priorité aux femmes et aux enfants. Je construirais un parc d'attraction et j'aménagerais des piscines pour les familles et des bibliothèques dans tous les quartiers ». Un jeune répliquera : « Pourquoi les jets d'eau ne fonctionnent-ils pas ? Si j'étais maire de Biskra, je ferais de la place de la Liberté (communément appelée Placette), qui est insérée entre la maison de la culture, le siège de la sûreté nationale et celui de la wilaya, un espace de culture, de loisirs et de détente avec des crémeries, des restaurants et des stands d'exposition pour les artistes, et de l'avenue du 1er Novembre une rue piétonne comme les allées de Batna ou le Cours de la Révolution de Annaba ». La nécessaire coordination des services De nombreuses autres interventions ont emmaillé cette émission, d'où il ressortira que les besoins de l'habitant/citoyen lambda sont liés à l'hygiène, à l'habitat et au cadre de vie en général, à la disponibilité de l'eau potable, à l'organisation des marchés, des espaces commerciaux, de la circulation routière et des espaces verts. Invité à enrichir le débat, un élu de l'APC de Biskra rappellera aux auditeurs tous les efforts consentis par les pouvoirs publics et tout le travail et les projets menés à terme à Biskra, laquelle mue chaque jour pour arriver à sa dimension de ville moyenne du Sud où il fait bon vivre malgré tout, ceci tout en reconnaissant que les habitants de Biskra, « patients et compréhensifs, pâtissent depuis longtemps de nombreuses défaillances et lacunes accumulées depuis des années dans la gestion de la cité ». L'alimentation de la ville en eau potable à partir de la source de Droh, la réfection du réseau d'assainissement et des routes, l'équipement des anciens quartiers et des nouvelles cités en mobilier urbain et terrains de sport, l'aménagement du front de l'oued Sidi Zarzour sur plusieurs kilomètres, l'embellissement des places publiques et l'organisation de campagnes de plantation d'arbres et de nettoyage sont des projets couronnés de succès à son sens. Expliquant que les procédures administratives légales sont contraignantes et que tout projet ou initiative menée par l'APC implique une coordination de différents services et départements qui n'ont pas tous le même dynamisme, il dira : « L'APC travaille avec les moyens dont elle dispose. Le maire n'a pas la bague de Souleymane. Le centre-ville de Biskra, dont l'état de délabrement est visible à tous, est un véritable problème qui demande un traitement particulier. Les constructions sont en majorité des propriétés privées, et il est difficile d'y projeter la moindre des actions. L'absence de parkings, l'organisation de la circulation routière et des marchés est notre menu quotidien. Les citoyens doivent prendre conscience des difficultés rencontrées par l'élu dans l'exercice de ses fonctions ». Cette émission radiophonique, de très bonne facture, aura certainement contribué à cela.