Les aides de l'Etat introduites dans la loi de finances 2010 concerneront 200 000 logements dits promotionnels aidés, répartis sur le territoire national, a indiqué hier Lyes Ferroukhi, directeur d'études au ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme lors d'une conférence-débat organisée par le quotidien El Moudjahid. Il a noté que la demande augmente chaque année de 250 000 à 300 000 nouveaux ménages. Il a précisé que seuls ceux qui ont des revenus faibles ou intermédiaires sont éligibles aux aides accordées par l'Etat. Ces mesures n'entreront en vigueur qu'une fois le texte d'application promulgué. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, avait fixé cette échéance au premier trimestre 2010 qui touche à sa fin. « L'Etat a mis en place un système d'aide frontal qui permet aux demandeurs d'être solvables auprès des banques », a expliqué M. Ferroukhi. Ce nouveau dispositif serait, selon lui, porteur de solutions pour les deux problèmes qui rendaient le logement inaccessible, à savoir le coût de réalisation qui a augmenté avec la hausse des prix des matériaux de construction, de la rémunération de la main-d'œuvre et du foncier, et la question de l'absence de l'apport initial des demandeurs. Ces deux problèmes faisaient que l'aide de la Caisse nationale du logement (CNL) était « insignifiante », a signalé M. Ferroukhi. Il est donc prévu d'aider les promoteurs en mettant à leur disposition des terrains, avec un abattement des prix de 80% pour les wilayas du Nord, 90% pour celles des Hauts-Plateaux et 95% pour celles du Sud. Les pouvoirs publics espèrent ainsi faire réduire le coût du logement qui a atteint des seuils excessifs. Les prix des logements qui seront bâtis sur ces assiettes seront donc plafonnés. Les ménages, pour leur part, bénéficieront d'aides en fonction de leurs revenus. Ainsi, ceux dont le salaire est de 1 à 4 fois le SNMG ouvriront droit à 700 000 DA auprès de la CNL et un crédit immobilier assorti d'un taux d'intérêt bonifié de 1%. Ceux dont les revenus sont compris entre 4 et 6 fois le SNMG peuvent prétendre à 400 000 DA et un crédit immobilier assorti d'un taux d'intérêt bonifié (1%). La catégorie des ménages dont les salaires sont entre 6 à 12 fois le SNMG se verra octroyer un crédit immobilier assorti d'un taux d'intérêt de 3%. La différence sera prise en charge par le Trésor public. M. Metref, représentant de la banque publique, Crédit populaire d'Algérie (CPA), soulignera que ces mesures pourraient faire baisser les mensualités de 30%. « Ça aidera les ménages à avoir accès à des montants plus élevés », a-t-il relevé. Il estime cependant qu'il ne faut pas oublier que « le crédit est un produit marchand. Sa part dans le revenu ne doit pas dépasser les 30% ». Les banques, a-t-il poursuivi, ont une formule qui permet de ne pas mettre le client dans une situation d'insolvabilité et de surendettement. M. Ben Abbes, représentant de la Banque du développement local (BDL) a relevé, de sont côté, que les banques sont toujours dans le flou tant que le texte d'application n'a pas été promulgué. « On a besoin d'éclaircissements, notamment sur la rétroactivité des crédits. On ne sait pas encore si les crédits accordés après la loi de finances de 2010 sont concernés », a-t-il fait valoir. M. Ferroukhi interviendra par ailleurs pour souligner qu'un autre dispositif prévoit des prêts accordés par le Trésor public pour les fonctionnaires. Les montants de ces prêts ont été plafonnés à 7 millions de dinars pour les salaires inférieurs à 4 fois le SNMG et 4 millions pour ceux qui dépassent ce seuil. Il relèvera en outre que sur le million d'unités réalisées entre 2005 et 2009, seuls 5% sont des logements promotionnels libres.