Sous le titre «Le pays doit faire face à l'arrivée clandestine de citoyens algériens», le quotidien français explique l'importance de l'arrivée et du passage par l'Espagne d'un grand nombre de migrants venus d'Algérie. «C'est une nouveauté. Ils représentaient 25% des arrivées du mois de septembre, selon les chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), presque autant que les ressortissants marocains, qui sont généralement les plus nombreux, suivis des clandestins originaires de Côte d'Ivoire et de la Guinée». Un phénomène qui a inquiété les autorités espagnoles, qui se sont évidemment tournées vers le gouvernement algérien, via ses représentants consulaires. Il s'agissait de «renforcer l'excellente coopération» et de «prévenir la sortie massive d'émigrants». On sait à ce sujet qu'en Algérie les contrôles sont diligentés sur les côtes maritimes du pays et que de nombreux harraga sont interceptés. Pourtant, selon les données recueillies par Le Monde, «depuis fin novembre, environ 500 migrants, en grande majorité algériens, arrivés sur les côtes de Murcie, ont été internés dans un établissement pénitentiaire de la petite localité d'Archidona (Malaga), construit récemment mais non encore inauguré, les centres d'internement pour étrangers de la région étant saturés». Le gouvernement espagnol a justifié sa décision en expliquant qu'il était «mieux que les immigrés soient dans un centre (…) avec des moyens sanitaires, des douches, le chauffage, des lits, des salles de sport, que de les mettre dans des campements comme nous en avons vus dans d'autres pays», selon le ministre espagnol de l'Intérieur, M. Zoido . Pour Carles Arce, l'un des responsables de l'Association andalouse en faveur des droits de l'homme, cité par Le Monde, «il s'agit avant tout d'une mauvaise gestion du problème migratoire. L'Espagne reçoit proportionnellement beaucoup moins de migrants que l'Italie et, pourtant, dès que les chiffres augmentent, on parle tout de suite d'avalanche ou de débordement. Il est vrai qu'il y a eu des changements dans les routes migratoires, notamment depuis cet été, mais il semblerait que les autorités ne soient pas préparées», assure Carles Arce, qui relève que «l'expulsion d'urgence des migrants algériens arrivés à la mi-novembre a d'ailleurs déjà commencé. Tout s'est fait très vite. Ils ont été mis dans des bus à destination des ports de Valence, de Murcie et d'Alicante d'où partent les ferries pour l'Algérie». Enfin, selon Le Monde, les autorités espagnoles estiment que les évolutions de l'année 2017 sont liées à plusieurs causes : la quasi-fermeture des frontières entre la Turquie et la Grèce et la dangerosité croissante des passages par les côtes libyennes.