La ferme pilote de Draâ Ben Khedda a perdu ces dernières années une quinzaine d'hectares de ses terres agricoles sur un total de 57 hectares, avons-nous appris du responsable de cette exploitation. La disparition d'un quart de la superficie totale de cette ferme est due à l'extraction excessive et anarchique du sable dans l'oued Bougdoura et l'oued Sebaou qui la délimitent des deux côtés. Certains concessionnaires autorisés durant plusieurs années à exploiter le sable dans l'oued Sebaou sont mis à l'index pour le non-respect des cahiers des charges établis par la direction de l'hydraulique de Tizi Ouzou, nous déclarent les membres de la commission de l'environnement de l'APW de Tizi Ouzou. « Depuis 2001 et jusqu'à fin 2002, les exploitants n'ont réalisé que 11 715 m3 de gabionnage sur les 32 100 m3 prévus pour protéger les terres agricoles de l'érosion », lit-on dans une correspondance des élus de l'APW adressée au wali en février 2003. L'opération de reboisement n'a pas eu lieu également alors qu'elle est clairement exigée dans les contrats d'exploitation signés par les propriétaires de sablières. Selon le même document, « les expoloitants n'ont planté aucun arbre sur les 3000 prévus dans le cahier des charges ». De nombreux agriculteurs de Draâ Ben Khedda et de Sidi Naâmane, dont les terres agricoles sont situées sur les bords de l'Oued Sebaou, n'ont pas été épargnés, avons-nous constaté sur place. La même situation est relevée sur l'ensemble des terrains agricoles situés sur les berges du Sebaou. Selon certaines sources, le bilan des pertes se chiffre en centaines d'hectares. Certains propriétaires agricoles auraient cédé d'importantes parcelles de leurs terres aux exploitants du sable contre des sommes variant entre 200 et 300 millions de centimes, a-t-on appris à Draâ Ben Khedda. Pour des informations plus précises, nous avons vainement tenté de contacter la direction des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou