Cinq ans après l'attaque terroriste dont il a été la cible, le complexe gazier de Tiguentourine situé dans la wilaya d'Illizi rehausse sa cadence de production à 8,8 milliards de m3 de gaz en 2017. La moyenne de production quotidienne de ce complexe, qui est opérée par l'association Sonatrach-BP-Statoil, oscille entre 22 et 23 millions de mètres cubes/jour, selon les déclarations de Salim Djettou, directeur de l'association Sonatrach-British Petroleum (Grande-Bretagne)-Statoil (Norvège). Il est à savoir que le complexe gazier assurait une production de 9 milliards de m3 de gaz/an avant l'attaque perpétrée le 16 janvier 2013. Par ailleurs, il est à rappeler que le groupe Sonatrach avait signé, en décembre dernier à Alger, un avenant au contrat gazier d'In Amenas avec BP et Statoil afin d'accroître les réserves du périmètre d'In Amenas, situé dans le bassin d'Illizi. Les trois contractants avaient ainsi convenu de nouvelles opportunités d'accroissement de réserves au niveau du périmètre d'In Amenas à travers un potentiel additionnel de l'ordre de 11 milliards de m3/an de gaz, moyennant la mise en œuvre d'un programme d'investissement supplémentaire pour un montant supérieur à 500 millions de dollars. Ce programme d'investissement, qui comporte notamment le forage de nouveaux puits de développement, un sismique 3D et un projet de compression, permettra de maintenir un niveau de production commerciale du gisement de Tiguentourine au-delà de 2035. La date de signature du contrat initial a eu lieu, précise l'APS, en 1998, alors que la première mise en production date de 2006. A ce jour, il a été réalisé notamment un centre de traitement principal composé de trois trains identiques, d'une station de compression du gaz produit comprenant trois turbocompresseurs ainsi que 63 puits forés. Projet de raffinage en Italie La compagnie Sonatrach a signé un contrat de processing avec une raffinerie pétrolière italienne, permettant au groupe algérien de transformer lui-même en Italie une partie du pétrole brut algérien en carburants. Selon le groupe pétrolier, il s'agit pour Sonatrach de louer les équipements du raffineur italien sur place pour procéder aux opérations de raffinage en Italie, ce qui permettra au groupe de récupérer les carburants obtenus à un prix moins cher. Ce contrat de processing a été signé suite à un appel d'offres international lancé par la compagnie pétrolière algérienne. Par ailleurs, Sonatrach compte lancer au minimum deux projets dans la pétrochimie en Algérie. Pour rappel, 11,5 millions tonnes de carburants sont raffinés en Algérie, alors que la consommation, qui a explosé ces dernières années, a atteint 15 millions de tonnes de carburants annuellement. Pour répondre aux besoins nationaux en produits dérivés, dont le gasoil, Sonatrach a lancé un vaste programme de développement de l'industrie du raffinage. Un programme scindé en deux axes : la réhabilitation des vieilles raffineries pour porter les capacités installées de 22 à 27 millions de tonnes par an, et la réalisation de nouvelles raffineries afin de rehausser les capacités de production et de traitement des produits dérivés pour répondre aux besoins nationaux et en exporter les excédents. Le plan de réhabilitation, qui coûte 4,5 milliards de dollars à Sonatrach, concerne les raffineries d'Alger, d'Arzew et de Skikda. Avant sa rénovation, la raffinerie d'Arzew traitait 2,5 millions de tonnes/an de pétrole brut saharien et 280 000 tonnes de pétrole importé. Aujourd'hui, sa capacité de traitement est passée à 3,8 millions de tonnes/an. Pour ce qui est de la raffinerie de condensat de Skikda, qui avait une capacité de traitement de 5 millions de tonnes/an et 20 000 tonnes de bitume, elle traite, après la rénovation de son complexe, 980 000 tonnes de gasoil, 550 000 tonnes de fuel, 490 000 tonnes d'essence normale, ainsi que 120 000 tonnes de bitume. A cela s'ajoute le mégatrain GPL à proximité de la région, qui a coûté 2,9 milliards de dollars pour sa réalisation. Son niveau de production de 4,7 millions de tonnes vise à augmenter les capacités de traitement de gaz de Sonatrach. La réhabilitation de la raffinerie d'Alger permettra de porter la capacité de production de gasoil — qui est actuellement de 737 000 tonnes/an — à 1,18 million de tonnes/an, ainsi qu'un doublement de la capacité de production de l'essence super avec une hausse conséquente des capacités de stockage de carburants. La raffinerie d'Alger devrait être livrée en décembre 2018, tandis que les travaux de réalisation de la raffinerie de Hassi Messaoud seront entamés au cours l'année 2018, et enfin l'appel d'offres pour la raffinerie de Tiaret sera lancé dans les prochains mois.