Un retour de la croissance à un niveau comparable à ceux d'avant 2017 est envisageable, grâce, entre autres, aux efforts d'assainissement des dépenses publiques, au rééquilibrage des comptes extérieurs, à la poursuite de la reprise du secteur des hydrocarbures, ainsi qu'à la relance des investissements publics. Les projections de la BAD tablent ainsi sur une croissance de 3,5% en 2018 et de 3,8% en 2019. Par ailleurs, l'inflation devrait s'établir à 4,5% en 2018 et 4% en 2019, contre 5,3% en 2017. Dans le chapitre de l'évolution des indicateurs macroéconomiques, la BAD souligne que «même si son impact sur le secteur réel a été limité, la baisse des prix du pétrole affecte depuis 2014 les comptes publics et extérieurs, avec pour corollaires un épuisement de l'épargne budgétaire et une baisse du stock de devises ayant atteint 97 milliards de dollars à fin 2017 contre 179 milliards en 2014». Ainsi, poursuit la BAD, «après un doublement du déficit budgétaire entre 2014 à 7,1% du PIB et à 15% en 2015, l'évolution indique une baisse à 12,6% en 2016, puis à 6,4% en 2017. Une tendance baissière qui devrait se poursuivre en 2018 avec 3% et jusqu'à une quasi-résorption en 2019 avec -0,3%». Par ailleurs, note l'institution financière internationale, «l'impact sur les comptes extérieurs a porté le déficit du compte courant de 4,3% du PIB en 2014 à 16,4% en 2016». Celui-ci devrait diminuer, note la BAD, «en 2017 à 9,8%, en 2018, à 5,6% et en 2019 à 1,4 %». Ces évolutions sont le résultat, selon la BAD, des efforts d'assainissement des dépenses publiques et de rééquilibrage des comptes extérieurs. La BAD qualifie notamment le plan d'action du gouvernement d'«audacieux» et souligne que ce programme, tracé sur cinq ans visant à équilibrer le budget à l'horizon 2022, comprend des emprunts directs auprès de la Banque centrale, en vue de compenser la baisse des revenus pétroliers, sans avoir recours aux marchés internationaux de la dette. La BAD estime qu'«avec une dette intérieure d'environ 20% du PIB, l'Algérie a encore de la marge pour des emprunts supplémentaires». La BAD rappelle que le FMI a suggéré que les autorités algériennes se tournent vers la dette extérieure pour financer le déficit, mais que celles-ci, ont toutefois publiquement indiqué que si elles le faisaient, il leur faudrait emprunter environ 20 milliards de dollars par an et pendant quatre années et qu'elles risquaient de ne pas être capables de rembourser. Elles ont également avancé, selon la BAD, que les mesures d'austérité et la dépréciation de la monnaie n'auraient qu'un impact limité sur le déficit du compte courant, qui devrait être partiellement contrebalancé par une demande intérieure plus forte. La BAD indique que le volet assainissement du Plan d'action du gouvernement algérien inclut le plan de rééquilibrage budgétaire et extérieur, prévu pour 2017–2019, dans le cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) en vue d'atteindre un équilibre budgétaire et extérieur en 2020. Les projections indiquent une avancée dans cette direction, due en partie à la performance retrouvée dans le secteur des hydrocarbures et à la remontée des cours du pétrole depuis juin 2017.