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Baba Merzoug, partout et toujours
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2010

« Ne serait-il pas grand temps, pour ce cavalier, de mettre pied à terre ? », s'était exclamée une illustre femme mecquoise de l'ère classique islamique. Elle était vieille et aveugle, et pourtant son instinct maternel avait réussi à la guider vers une des façades de la Kaâba où le corps de son fils, tombé au combat, était accroché depuis plusieurs jours pour servir de leçon à quiconque aurait l'intention de se révolter contre la gouvernance des Omeyyades.
A notre tour, aujourd'hui, de nous interroger, à la suite de cette femme, sur le statut de ce prisonnier, hautement algérien, quelque part en France, qui porte le nom de Baba Merzoug. Ne serait-il pas grand temps qu'il remette les « pieds » chez lui ? Son exil, n'a-t-il pas trop duré ? Cette vieille pièce d'artillerie, particulièrement exceptionnelle à son époque, fut moulée et coulée en 1542. Redoutable et redoutée de quiconque avait eu quelque convoitise en direction d'Alger, elle garda la ville jusqu'à la sinistre année de 1830, date de sa capture et de son acheminement vers la France par l'armée de conquête. Faut-il croire que le temps des collectionneurs de trophées n'est pas encore révolu, en dépit de tous les accords, chartes universelles et traités bilatéraux ou multilatéraux entre les différentes nations de la terre ?
Belkacem Babaci, spécialiste de l'histoire de la ville d'Alger, vient de se pencher sur celle de cet illustre prisonnier dans son livre L'épopée de Baba Merzoug, le canon d'Alger. Un livre, il faut le dire, très bien documenté et richement illustré de quelques reproductions lithographiques d'époque, démontrant que le sujet reste d'une actualité brûlante, sur le double plan de l'histoire proprement dite et de l'identité de l'Algérie.
L'auteur, en chercheur passionné par son sujet, donc, par le relief que prend son identité et celle de son peuple avec le passage du temps, opère une remontée à la fois raisonnée et passionnée dans l'histoire d'Alger durant les derniers cinq siècles. Ce faisant, il met en place toute une batterie d'arguments sociohistoriques pour nous dire que ce qui nous appartient devrait nous revenir, en principe, sans grand tintamarre ni besoin de s'appuyer sur les chartes et les textes internationaux. Baba Merzoug ne pourrait être à l'aise qu'en retrouvant sa liberté pour laquelle il s'était illustré à défendre depuis sa naissance au xvie siècle jusqu'au jour où il dut être transféré à destination de la France, tout précisément, vers la ville de Brest. Du reste, imaginerait-on, aujourd'hui, la France dépouillée de sa Tour Eiffel ou des pièces artistiques contenues dans le musée du Louvre ?
La poésie, nous le savons depuis quelque temps, s'était déjà emparée de ce sujet, ô combien attachant, à travers la superbe composition réalisée par Mohamed Ben Amar Zerhouni et la géniale interprétation du chanteur populaire Abdelkader Cherchème qui avait mis ce même poème en musique. Il y a lieu, toutefois, d'espérer que la cause de Baba Merzoug soit mise en relief et suivie de près par des productions télévisuelles et cinématographiques et, pourquoi pas, par des recherches universitaires très poussées.
En attendant, la grande bataille médiatique et politique pour le retour de l'illustre prisonnier devrait être menée, tambour battant, par notre diplomatie sur tous les fronts. La patrie, au risque de se répéter, est un tout, n'en déplaise à ceux qui feraient des concessions aux dépens de notre identité.


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