La Chine ambitionne de faire la conquête de l'Afrique pour ses matières premières et ses richesses. L'Algérie, vu sa situation géostratégique, étant «la porte de l'Europe», fait partie de ce plan. Les Chinois ayant besoin d'un port stratégique, à leur taille et face à l'Europe, ont décidé de conquérir une partie du territoire algérien pour la construction de ce méga-port et obtenu gain de cause jusqu'à son implantation. Cette conquête d'une partie de notre territoire, en cours de projet, est une réalité, cette fois-ci avec notre complicité, notre argent et notre laisser-faire. Complicité : l'exploitation du port d'El Hamdania après sa mise en service sera confiée aux Chinois pour une durée de 35 ans, sans droit de regard. Avec notre argent : le coût du projet s'élève à 3,5 milliards de dollars et coûtera certainement plus à la fin de sa réalisation, en laissant la dette à la charge des générations futures ; pour quelle contrepartie et pour quelles retombées pour l'Algérie ? Notre laisser-faire : le plus surprenant, la désignation du site pour l'implantation du port à El Hamdania a été laissée au choix des Chinois. L'étude, confiée au départ par le ministère des Transports au bureau d'études sud-coréen Yuill Engineering Co Ld ayant émis un avis contre le choix du site, a été vite remplacé par le bureau d'études chinois CHEC (China Harbour Engineering Company) dont la présentation, bâclée, n'était fondée sur aucun élément rigoureusement étudié, en contradiction des déclarations de l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui affirmait que le grand port commercial sera implanté à l'ouest de Cherchell. Pourquoi les Chinois ont-ils choisi la grande plage d'El Hamdania pour implanter leur méga port ? Pas de plage, pas d'estivants sur l'autoroute. Ainsi, l'autoroute sera réservée exclusivement au transport de leurs conteneurs vers l'Afrique. Surprenant, aucun ministre impliqué dans la réalisation de ce méga-projet n'a daigné effectuer une visite sur le site choisi pour découvrir sa splendeur paradisiaque sur lequel sera érigé ce projet. (El Watan du 30/12/17). Il s'agit des ministres de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire, de la Culture, du Tourisme, des Transports et des Travaux publics. Le proverbe arabe dit : «Quand l'œil ne voit pas, aucun mal au cœur n'est appréhendé». Le dossier ficelé par les Chinois en laissant le choix de sacrifier une des plus belles plages d'Algérie, la seule plage qui restait du littoral algérois «accaparé par les résidences d'Etat»fréquentée, ne le sera plus pour les habitants des 5 wilayas d'Alger, de Blida, de Médéa, de Aïn Defla, de Tipasa et ceux qui viennent du sud du pays. Cela me rappelle l'année 1960 avant l'indépendance du pays, les plaques interdisant aux chiens et aux Arabes l'accès aux plages. La plage mythique d'El Hamdania, fréquentée par des milliers de familles, n'existera plus avec celle d'Oued Bellah. A cette disparition des plages s'ajoutera celles des terres agricoles. Les patrimoines forestier et archéologique ne seront pas épargnés. On a l'impression que la disparition de ces patrimoines ainsi que celle des zones historiques laisse indifférent et ne pose aucun problème à nos décideurs. Une partie de notre histoire va disparaître. La loi relative à la préservation des sites archéologiques, monuments historiques n'est pas respectée. Vu ce qui précède, le site d'El Hamdania n'est pas le mieux indiqué pour implanter un méga-projet de ce type. Il est encore temps d'éviter la destruction de ce site paradisiaque naturel. (Savez-vous qu'une grande partie des plages de la Côte d'Azur fréquentées par des milliers d'estivants sont des plages artificielles, qui ont coûté une fortune pour les aménager). Détruire de si belles plages naturelles pour en faire un port, c'est du domaine de l'absurde. Il existe, éventuellement, d'autres sites en Algérie, à l'exemple de l'ouest de Ténès pour désenclaver cette région restée vierge à ce jour et lancer une véritable industrie. Ce projet, faisant partie «de la Nouvelle route de la soie» décidée par les Chinois, va servir de méga-port de «transit» qui va surtout leur permettre d'optimiser les coûts des transports des marchandises fabriquées en Chine en les rapprochant des clients européens et africains, l'Algérie n'ayant pas la vocation de pays exportateur, à part les hydrocarbures. Ce n'est certainement pas la soie qui va transiter par ce port, mais plutôt les produits made in China, de qualité souvent pas aux normes, qui finissent après à peine quelques utilisations dans les poubelles. Exemple : Un karcher, «acheté pourtant en Allemagne» que je n'ai utilisé que trois fois pas plus. Quant à nos importateurs algériens, c'est pire, ils ont tendance à ramasser tous les invendus de la Chine, de qualité des plus médiocres qui finissent très vite dans les décharges du pays. A l'image des lampes électriques dont la durée de fonctionnement ne dépasse pas une dizaine de jours, quand elles ne provoquent pas le déclenchement du disjoncteur ! Imaginez une famille qui s'absente de son domicile pendant plusieurs jours la catastrophe qu'elle découvre à son retour au niveau du congélateur. Nous avons tendance à laisser quelques lampes allumées quand on s'absente, problème de sécurité. Tous ces produits fabriqués en Chine ont utilisé des matières premières, de l'énergie, de la main-d'œuvre bon marché pour un tel gaspillage pour la planète, sans compter l'impact sur l'environnement. Les Chinois, au lieu de créer des emplois en Algérie, viennent prendre les emplois des Algériens.