L'opération de relogement des habitants de la cité Benboulaïd a été enfin entamée, à partir de la journée de jeudi dernier. Cette attribution concerne 86 familles, habitant des appartements situés dans les bâtiments n° 7, 9 et 12. En dépit de la satisfaction et de la joie exprimées par plusieurs bénéficiaires, certaines familles n'ont pas hésité à afficher leur colère envers les autorités locales, en estimant que cette attribution était beaucoup plus «arbitraire», vu le nombre important des exclus. «La cité compte plus de 200 familles, habitant ces immeubles dégradés et qui ont subi des effondrements importants à plusieurs reprises. Malheureusement les autorités locales n'ont pris en charge que 40% des concernés», a déclaré l'un des habitants rencontrés sur les lieux. Et d'expliquer : «Par exemple, dans un seul appartement de type F5, vivent trois familles, soit les parents avec leurs enfants mariés. Mais ce qui est inadmissible, c'est que seuls les parents, dont le logement est à leur nom, ont bénéficié d'un appartement F3. Qu'en est-il des autres familles? Un appartement de type F3 pourra-t-il abriter trois familles ?» Certains mécontents ont estimé que les responsables locaux n'ont fait que compliquer la situation encore plus, en croyant résoudre le problème par cette attribution jugée «irréfléchie» et «illégale», selon leurs propos. Ces derniers soutiennent que les propriétaires des logements évacués sont appelés à signer un engagement sur l'honneur pour se désister de ces appartements. De nombreux jeunes mariés ont refusé de quitter les lieux et appellent les autorités, à leur tête le wali de Constantine, à trouver une solution à ce qu'ils ont qualifié de «magouilles» du logement social. Pour ce qui est des locataires, ils ont avoué que la situation est plus critique, car seul le propriétaire de l'appartement qui a pu obtenir un logement, et en cas de désistement, ils se retrouveront à la rue du jour au lendemain. Notons que les bâtiments de la cité Benboulaïd et ceux de Kouhil Lakhdar ont subi d'importantes dégradations, où on a observé épisodiquement sur les immeubles, des effondrements des pans entiers de balcons. Les craintes ont été exprimées avec insistance suite à l'effondrement des escaliers de l'un des immeubles en question. À cause de cet état de fait, les services du Contrôle technique de la construction (CTC) ont établi une expertise sur l'état des immeubles, dont une copie à la wilaya.