C'est la «rentrée scolaire» après un mois de débrayage dans le pays, voire plus à Blida, Tizi Ouzou et Béjaïa. Il régnait une atmosphère de «retour à l'ordre» comme si de rien n'était, mais les sentiments étaient partagés entre des enseignants satisfais par le dénouement de la grève et d'autres qui nous ont avoué reprendre le travail a «contrecœur». Même état d'esprit chez les élèves. Ils étaient partagés entre, d'un côté, ceux qui étaient soulagés de pouvoir enfin reprendre les cours, et de l'autre, ceux qui redoutent un surmenage pour un éventuel rattrapage des cours. Même son de cloche au lycée Mohammed Mennaoui de Bachdjarrah où l'on a surtout vu les parents d'élèves soulagés de voir leurs enfants reprendre enfin le chemin de l'école. Mais également un sentiment «d'incompréhension» et d'être «dépassés» par les événements. Les élèves et leurs parents considèrent être «des victimes et les seuls perdants dans cette histoire». Reprise La reprise était nationale hier, confirme Messoud Boudiba du Cnapeste, qui explique néanmoins que les enseignants de Blida, eux, n'ont pas encore rejoint leur poste. Dans cette ville, la situation n'est pas encore «réglée», toujours selon le Cnapeste. En grève depuis 3 mois, rien n'est encore réglé, les revendications spécifiques à cette ville ne sont toujours pas étudiées. Après la reprise, vient ensuite la grande inquiétude : le rattrapage des cours. On n'évalue toujours pas ce retard, même si la ministre de l'Education nationale semblait être rassurante ces derniers jours. Sur ce point, Messaoud Boudiba a tenu a clarifier la situation : «Nous allons soumettre à la tutelle différentes voies et modalités, en accord avec les enseignants, pour pouvoir rattraper ce retard, après ça sera le ministère qui prendra la décision.» Autrement dit, sauf surprise, un éventuel calendrier de rattrapage sera fixé dimanche. M. Boudiba garde encore le même ton puisqu'il explique aussi qu'en cas de refus par le ministère de l'Education des propositions du syndicat, «les enseignants ne seront pas tenus de rattraper le retard et c'est au ministère d'en assumer toute la responsabilité !» C'est-à-dire : on rattrapera selon «nos conditions». Pour le moment, lesdites propositions du syndicat ne sont pas encore connues. Mais ce qui est certain, c'est que la ministre a promis de maintenir le calendrier des vacances pour le 15 mars. Concernant les sanctions infligées aux enseignants grévistes, le syndicat autonome précise que «toutes les ponctions sur salaires ont été annulées» et pour ce qui est de la radiation de quelques enseignants, ces derniers pourront déposer un recours contre la décision.