Les syndicats considèrent, le report des examens est une fausse solution, alors que les parents d'élèves sont partagés entre ceux qui approuvent la démarche et ceux qui estiment qu'il y a d'autres moyens de régler le problème sans pour autant perturber davantage la scolarité des apprenants. C'est l'avis du président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (Fnape), Hadj Bachir Dellalou. Ce dernier estime qu'il y a d'autres « solutions » beaucoup plus « souples » et nettement « meilleures » pour régler le conflit. Il a indiqué qu'il faut d'abord « arriver » à mettre fin à la grève. Il fixer un échéancier dans les prochaines 48 heures. Pour ce faire, il croit en la « sagesse » des syndicats grévistes de revenir à « de meilleurs sentiments » et de placer « l'intérêt » des élèves au- dessus de toute considération. Et là, il dit qu'il ne doute pas de la « sincérité » des enseignants gréviste qui sont d'abord des parents d'élèves. Hadj Bachir Dellalou propose de laisser aux pédagogues le « soin de confectionner » un calendrier de rattrapage des cours. Pour lui, il y a encore « l'espoir » de voir le temps perdu rattrapé. Pour ce qui est de la grève qui est à sa quatrième semaine, il annonce sa fin dans « le courant de la semaine ». « J'ai le pressentiment que le confit sera résolu cette semaine », lâche-t-il. Et de compter sur l'intervention du Premier ministre pour mettre fin à ce bras de fer. Il dit que l'une des raisons essentielles de cette situation « embarrassante » est, sans contexte, le « manque » de « confiance » entre le ministère de l'Education et les syndicats. Pour sa part, le président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves (Unape), Ahmed Khaled, a souligné que le ministère n'a d'autre choix que de « prolonger » l'année scolaire jusqu'au 15 juin et d'organiser à partir du 20 juin les examens. « C'est notre proposition. Nous l'avons soumise dernièrement au ministère de tutelle, car nous estimons qu'il n'y a pas d'autres options possibles à cause du retard considérable dans l'exécution du programme scolaire dû à la grève », a-t-il fait savoir. L'Unape avait adressé une lettre au Premier ministre, l'interpellant sur la nécessité d'intervenir pour mettre fin à cette situation de blocage. Syndicats : le rattrapage des cours est possible Du côté des syndicats grévistes, le rattrapage des cours est une option réalisable. Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique a soutenu qu'il est encore possible de rattraper les cours. Pour lui, les déclarations du premier responsable du secteur de reporter les examens est une « pure provocation » contre les enseignants et les élèves. Il dit que le prolongement de l'année scolaire et le report des examens sont deux « fausses » solutions impossibles à appliquer sur le terrain. C'est pourquoi, il a invité le ministre à « penser » sérieusement aux véritables solutions qui passent par la prise en charge des revendications des syndicats. Même avis du coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique qui affirme : « Notre lecture est que le ministre ne veut pas répondre à nos doléances ». Il estime que la conjoncture actuelle (élection présidentielle, coupe du monde) ne permet pas d'organiser des examens au mois de juin. « Le ministre doit se pencher sur la grève et trouver une solution, car il y a toujours une possibilité de rattraper les cours comme on l'avait fait en 2003 », a indiqué Meziane Meriane. Enfin, le ministère de l'Education nationale indique qu'il n'a pas encore défini les modalités du report des examens. « Nous le saurons au moment opportun. Nous n'en sommes pas encore là. Il ne s'agit que d'une éventualité », selon une source du département de Baba-Ahmed qui a fait savoir que le ministère commence à sanctionner les grévistes.