Ce passage si fréquenté par les écoliers et les collégiens menaçait de s'écrouler depuis déjà plusieurs semaines. (Voir El Watan du jeudi 15 février 2018). Bien qu'il ait favorisé l'effondrement, l'éclatement ne peut en être la cause. Localisée à l'avenue Hanafi Hadjeras, précisément à un endroit appelé familièrement la Placette, la rupture, survenue le 1er mars vers 10h15, a provoqué une inondation spectaculaire du centre de la localité. Au lieu même où était située la cassure de la conduite, une voiture d'un riverain était garée. Ce véhicule a été sauvé in extremis par des policiers. Il aurait été enfoncé dans le cratère formé suite à l'éclatement, n'était l'intervention d'un camion muni d'un dispositif de remorquage acheminé par les agents de police chargés de la régulation de la circulation routière. Craignant pour leurs marchandises, certains propriétaires de magasins ont été contraints de fermer. Devant le regard ahuri des badauds, les eaux qui s'échappaient de la conduite endommagée débordaient avant d'aller se déverser non loin de là, dans le lit de l'oued. D'après un riverain, le flux des eaux déversées était si fort qu'il a accentué l'érosion et favorisé l'affaissement qui menaçait le passage précité. «Vous pouvez constater qu'une partie du passage situé entre l'oued et l'école primaire s'est effondrée. La moitié de la barrière de sécurité baigne maintenant dans les eaux de l'oued. Les services de l'Apc ne sont pas intervenus d'une manière sérieuse. Ils n'ont fait qu'un travail de bricolage. Heureusement que cela n'était pas arrivé juste avant 8h, au moment de la rentrée des élèves de cette école et ceux du CEM. Sinon, il y aurait eu des accidents graves», a déclaré notre interlocuteur. Entre-temps, les services de l'Apc se sont déplacés pour constater les dégâts. Juste après, d'autres agents, relevant de la même Apc, ont dressé un grillage métallique pour sécuriser l'endroit. Interrogé à l'occasion, un directeur d'un collège d'enseignement moyen (CEM), rencontré non loin du passage effondré, n'a pas pu contenir sa colère en observant les dommages subis. «Cette négligence est une preuve suffisante de l'absence de conscience des droits des élèves. Le fait de ne pas intervenir selon les normes requises pour protéger et sécuriser les abords des établissements scolaires, cela veut dire exposer ces mêmes élèves aux dangers réels. Ces carences peuvent occasionner à coup sûr des conséquences fâcheuses aussi bien sur leur vie psychologique que sur leur scolarité», a déclaré ce directeur usant d'un ton irascible. Une réaction identique a été cependant décelée au moment d'accompagner un ingénieur en études de sol non loin du lieu d'effondrement. Pour sa part, l'ingénieur n'a pas apprécié du tout ce genre d'intervention. «Ce n'est pas une partie qui est touchée seulement. Tout le passage menace de s'effondrer d'un moment à l'autre. Des fissures sont visibles partout. Les passants qui l'empruntent, quels qu'ils soient, petits élèves ou adultes, ne sont pas à l'abri du danger. Devant de telles urgences, il faut agir selon les normes, car il convient de sécuriser les personnes et en même temps préserver une école. La meilleure solution consiste à élever un voile en béton afin de stabiliser le sol. On peut aussi opter pour la technique des palplanches», a précisé cet accompagnateur avisé.