Un mouvement du sol au lotissement Sidi Ali à Akbou a entraîné, en 2011, l'effondrement de deux bâtisses d'un et trois étages et l'apparition de désordres au niveau du CEM limitrophe. «Ces deux maisons sont restées en place grâce à leur appui sur les bâtisses mitoyennes suite à leur basculement latéral ayant causé la rupture des nœuds poteaux-poutres, l'éclatement et la déformation ascendante du trottoir. Plusieurs maisons des alentours ont été aussi touchées par ces problèmes de sol avec des désordres significatifs pour certaines», note M. Takorabet. L'éboulement des terres menaçant la cantine du CEM, l'affaissement du sol à proximité de celle-ci avec rupture de la conduite d'assainissement s'y trouvant et la fissuration avec tassement du mur de clôture ont contraint le directeur de l'établissement à saisir, en mars dernier, le CTC pour expertise. Le rapport de cet organisme national de contrôle technique des constructions fait état, après constatation, diagnostic et recensement des différents désordres survenus à maints endroits de cet établissement d'enseignement moyen, de «la présence d'eau souterraine, d'un débit important, qui a changé les caractéristiques mécaniques du sol. Les sources en amont du site confirment que le sol est gorgé d'eau». Pour prévenir d'autres sinistres, le laboratoire LHCE, partie prenante d'une commission technique composée des représentants du CTC Est, de l'APC d'Akbou et de la DUC de Béjaïa, préconise après déplacement sur les lieux pour constat au mois de février de l'année en cours «une étude géotechnique approfondie afin de localiser, capter et évacuer les eaux souterraines en amont du site avec un drainage sur toute sa périphérie». Cette élimination de l'eau souterraine est, selon M. Takorabet, de nature à minimiser, voire annuler, les fluctuations de déformations (gonflement ou retrait selon le niveau de l'eau) des argiles et se répercutera sur les constructions du site. «Cette étude aurait pu être anticipée au moment de l'attribution des lots de terrains, fin des années 80, pour remédier, à l'époque, à ces risques ou déclarer ce périmètre de terrain inconstructible», indiquera-t-il. Il ajoutera que «si les occupants des deux maisons ont été relogés, aucune mesure d'urgence n'est prise pour écarter le danger que représentent ces deux maisons pour les voisins, les riverains et les passants. Il urge de procéder à leur démantèlement de façon méthodique tout en faisant attention aux mitoyennes. Fermer la cantine du CEM et baliser un périmètre de sécurité sont aussi indiqués». Pour rappel, suite à la panique ayant suivi la chute de morceaux de façade, des habitants du lotissement Sidi Ali ont fini par fermer, en juillet dernier, le siège de l'APC pour dénoncer le laxisme des pouvoirs publics devant une situation qui risque de tourner au drame si rien n'est entrepris pour y remédier.