Par 2958 voix pour, deux contre et trois abstentions, les députés de l'Assemblée nationale populaire (ANP) ont plébiscité, lors d'un vote à bulletin secret, un changement de la Constitution, qui limitait les mandats présidentiels à deux fois cinq ans. La majorité des deux tiers était requise. L'amendement fait aussi entrer «la Pensée Xi Jinping» dans la Constitution, ainsi que «le rôle dirigeant» du Parti communiste chinois (PCC) dans son article premier. Cette disposition peut laisser entrevoir une recrudescence de la répression à l'encontre des opposants au régime, qui pourraient être accusés d'atteinte à la Constitution pour avoir simplement contesté la mainmise du PCC sur le pouvoir. Depuis son arrivée à la tête du PCC fin 2012, puis de l'Etat début 2013, Xi Jinping a encore accru l'autorité du régime, à grands renforts de propagande et d'une omniprésence dans les médias d'Etat. Le président Xi cherche à incarner face à l'Occident une superpuissance moderne et respectée à l'horizon 2050. La limite de deux mandats avait été imposée dans la Constitution de 1982 par l'homme fort de l'époque, Deng Xiaoping, afin d'éviter un retour au régime de l'ère Mao Tsé-toung (1949-76). Même si ce dernier reste respecté. Un sondage, certes commandité en décembre 2013 par Global Times, journal proche du PCC, 85% des Chinois interrogés estimaient que la réussite de Mao l'emportait sur ses erreurs et échecs.