Le département de l'Energie et des Mines donne l'air de vouloir reconsidérer le dossier du très important gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza à Béjaïa. « Nous ne sommes pas tenus de délivrer un permis d'exploitation », aurait répliqué le ministre à l'interpellation que lui a faite le vice-président de l'APW au sujet de la capacité de la société australienne à exploiter ce 5e plus grand gisement de zinc au monde. Cette mise au point du ministre intervient alors que Terramin Australia Limited, qui détient 65% de la SPA Western Mediterranean Zinc (WMZ), une joint-venture algéro-australienne, finalise sa demande de concession minière. Mieux, Terramin a fait des projections pour son double projet minier et industriel puisqu'elle a déjà prévu la réalisation d'une usine d'une capacité de traitement de 2 millions de tonnes par an. Jean-Pierre Wilhem, le PDG de WMZ, avait même annoncé l'exploitation du minerai pour les prochains mois. Le ministère entretient ainsi l'incertitude autour du devenir de cette joint-venture créée en 2006. Chakib Khelil, qui intervenait lors de sa visite de travail le 21 mars dernier à Béjaïa, a expliqué que « le traitement de ce dossier au niveau de son département tiendra parfaitement compte de l'avis officiel de la wilaya », comme le rapporte, dans un communiqué, la cellule de communication de la wilaya au lendemain du déplacement du ministre. Pour sa part, le wali, Ali Bedrici, propose de lancer une large consultation et de mettre sur pied une commission pour écouter les avis des représentants de la société civile mais aussi de spécialistes et des élus. Un rapport détaillé devrait être ensuite envoyé au ministère de l'Energie et des Mines. « Le permis d'exploitation ne sera délivré que si la société concernée remplissait toutes les conditions », écrit la cellule de communication de la wilaya. La société WMZ aurait dû joindre à son dossier une étude d'impact sur l'environnement promise pour début mars mais jusqu'à présent, la direction des mines de Béjaïa n'a rien reçu. Le wali a déjà eu à transmettre un écrit à propos du projet de la mine au ministère de tutelle, après les déclarations publiques du P/APW, Hamid Ferhat, qui a dénoncé le fait que Terramin puisse détenir 65% du projet. L'APW pointe du doigt le manque à gagner qui résulte de cette grosse part dans cette joint-venture où les deux entreprises algériennes, l'Entreprise nationale des produits non ferreux (ENOF) et l'Office de la recherche géologique et minière (ORGM), se partagent avec 35%.