La compagnie minière australienne Terramin a annoncé qu'elle revoyait à la hausse les estimations des réserves du gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza (Oued Amizour, Béjaïa) qu'elle explore depuis quelques années. Déjà considéré comme étant l'un des gisements les plus importants au monde, le site en question recèlerait 51,1 millions de tonnes, alors que Terramin tablait sur un volume de 24,8 millions de tonnes. Actionnaire majoritaire à 65% de la joint-venture algérienne Western Mediterranean Zinc Spa (WMZ) qui exploite Tala Hamza, la société Terramin espère, grâce à cette nouvelle donne, avoir un nouvel argument de taille pour convaincre des investisseurs pour financer l'opération d'exploitation. Le projet devient plus rentable et la durée de vie de la mine en devient encore plus longue. Les responsables de Terramin pourront également mettre en avant le fait que la modélisation géotechnique laisse penser que le coût des travaux seront réduits de 40% en raison de la nature de la mine. L'entreprise, qui est consciente d'être tombée sur la poule aux œufs d'or, ambitionne d'achever l'étude de faisabilité au plus tard le deuxième trimestre 2010. Terramin ne compte pas s'arrêter là et poursuit l'opération de forage pour faire l'inventaire de cette mine. Elle avait annoncé en début d'année qu'elle avait d'ores et déjà reçu des commandes. Elle a signé des contrats d'approvisionnement avec des investisseurs chinois et européens pour un montant de 32 millions de dollars. Terramin s'est engagée à fournir pendant cinq ans la société Transamine à partir du gisement de Tala Hamza qui aurait un potentiel de production très important, faisant de lui l'un des plus grands au monde. L'accord d'approvisionnement avec Transamine porte sur 100.000 tonnes de zinc, 40.000 tonnes de concentré de plomb par année, après la mise en service de cette mine en 2011. Terramin ambitionne de faire partie des dix plus grands producteurs mondiaux de zinc et de plomb grâce à cet investissement. L'entreprise s'est associé avec China Non-Ferrous Metals Industry (NFC), l'un des fleurons de l'industrie de la métallurgie chinoise et lui a même concédé un siège au conseil d'administration de Terramin en échange de fonds pour pouvoir financer ses projets en Algérie. Cependant, la transaction devait obtenir l'aval de l'agence australienne de régulation des investissements étrangers. Terramin avait déjà signé un contrat d'approvisionnement avec la société de courtage anglaise Sempra qui a acheté 100.000 tonnes de zinc concentré pour les cinq prochaines années, correspondant au début de la production de la mine de Tala Hamza, avec une option sur cinq années supplémentaires. Cet accord de tonnage correspond à une partie de la production de la mine de Tala Hamza qui est le cinquième gisement mondial de plomb et de zinc avec un potentiel de 55 millions de tonnes de minerai. Les coûts de l'investissement sont estimés environ 290 millions de dollars. Terramin, qui espérait trouver facilement des bailleurs de fonds pour ses projets en Algérie, a vraisemblablement des difficultés à satisfaire sa quête, dans un contexte où les investisseurs font face à la rareté du crédit à cause de la crise financière internationale. Il faut dire aussi que le marché des métaux connaît un climat morose avec une tendance baissière des cours qui n'encourage pas les investissements dans ce secteur, jusqu'ici pourtant très porteur.