La commune d'Ahnif, à 40 km à l'est de la wilaya de Bouira, dispose d'importantes ressources minières, mais qui ne sont pas exploitées. Au sud de la municipalité, ce sont notamment des gisements de gypse, de ciment, de sel, d'agrégats, de pierre bleue, etc., qu'on trouve. Paradoxalement, Ahnif demeure une des communes les plus pauvres dans la wilaya de Bouira, où le taux de chômage est très élevé. Selon Boualem Kadiri, adjoint du P/APC, le taux dépasse les 50%. Les localités du sud, où se trouvent tous les gisements miniers, telles que Tamezyabt, Ighil Nath Ameur, Ighil Nath Rayou, Tikesray, Ighzer Oumezyav et autres, sont les plus démunies. Malheureusement, il n'existe même pas une cartographie minière de cette région, ni au niveau de l'APC ni au niveau de la direction de l'industrie et des mines de la wilaya. Les chances d'attirer des investisseurs potentiels s'amenuisent dans ce cas. Malgré cela, il y a deux années, un important gisement de ciment a été découvert dans la localité d'Ighzer Oumezyav. Un entrepreneur chinois avait à l'époque proposé d'investir dans l'extraction de la matière première à hauteur de 200 000 tonnes par an. Selon les prévisions de l'entreprise chinoise, la quantité extraite pourrait atteindre au fur et à mesure, 1 million de tonnes, dont une grande partie serait destinée à l'exportation. «L'investisseur en question avait même donné des garanties pour la préservation de l'environnement. Il disposait d'une technologie de pointe. Malheureusement, le projet est parti en fumée», déplore notre interlocuteur, qui ajoute que l'actuelle Assemblée locale compte déterrer le dossier et œuvrer pour attirer d'autres investisseurs. Ahnif est connue aussi pour l'abondance du plâtre médical et industriel dans son sol. Cependant, l'unique investissement dans ce créneau n'a pas eu de retombées positives sur la population locale. «Le siège social de la multinationale exploitant le gisement de plâtre Manhar 1 n'a pas été enregistré au niveau de notre commune. Ce qui prive notre APC d'importants revenus, notamment la taxe sur l'activité professionnelle (TAP)», explique M. Kadiri. «Pour les deux autres gisements de plâtre, Manhar 2 et 3, nous ne céderons sur aucun de nos droits. Le siège social et les recrutements doivent se faire au niveau d'Ahnif», poursuit-il. Par ailleurs, il existe 5 nouvelles carrières d'extraction de granulats qui sont entrées en activité l'année écoulée, mais ne seraient pas dans les règles. Selon toujours notre interlocuteur, une commission d'enquête sera dépêchée sur les lieux, car il n'existe aucun dossier d'exploitation au niveau de l'APC. Les gisements de sel situés dans la région Oumelil demeurent aussi sous-exploités. Ce sont les villageois qui perpétuent la tradition d'extraction du sel avec des moyens rudimentaires. Avec toutes ces ressources, la commune d'Ahnif aurait pu se hisser en pôle de l'industrie minière. Malheureusement, ni les pouvoirs publics ni les assemblées élues qui se sont succédé à la tête de la municipalité, n'ont jugé utile d'exploiter ces potentialités.