Les villageois ont mené plusieurs actions de protestation pour réclamer l'eau potable dans leurs foyers. Les villageois de la commune d'Ahnif, à 40 km à l'est de Bouira, endurent encore la pénurie d'eau potable. Les villages de Taddart, Tameziavt, Tiksraï, Ighil Naït Ameur, Ighzar Oumeziav, Ighil Nait Rayou, regroupant plus de 6.000 habitants, sont les plus touchés par cette interminable crise d'eau potable. Pour exprimer leur colère, les villageois ont fermé à deux reprises la semaine dernière le siège de l'APC. Les protestataires auraient attendu jusqu'au soir pour pouvoir s'entretenir avec le maire. «Cela fait plus d'un mois qu'aucune goutte d'eau n'a coulé dans les robinets. Jusqu'à quand cette situation va-t-elle encore perdurer ?», s'interrogent les protestataires. Le courant ne passe pas entre la population et les responsables de l'APC. Le mécontentement est visible. «Le P/APC est toujours absent, ce n'est qu'avec des actions radicales qu'on nous écoute», déplorent les habitants de Taddart, enchaînant : «Nous sommes contre les solutions palliatives, puisque cela n'a rien donné depuis plus d'une année». Le problème de la pénurie d'eau potable se pose avec acuité au niveau de la commune d'Ahnif. L'année dernière, ces mêmes villageois ont fermé l'autoroute Est-Ouest à la circulation automobile au niveau de leur commune pour réclamer de l'eau potable. Les promesses des responsables locaux n'ont pas été honorées, puisque le problème persiste toujours. Comme solution d'urgence, l'APC a décidé d'alimenter les foyers dans les villages par des camions-citernes. Mais cette option a engendré d'autres problèmes, car la quantité d'eau distribuée est très en deçà des besoins de chaque foyer, selon un habitant de Taddart. Le premier vice-président de la mairie d'Ahnif indique quant à lui que la pénurie est due à la sécheresse. «On a un problème au niveau du forage qui alimente certaines régions de la commune. Le niveau des eaux a diminué considérablement ces derniers temps, ceci en plus des pannes de la pompe hydraulique qui se répètent. Pour y remédier, nous comptons exploiter incessamment un autre forage pour alimenter les villageois», ajoute le même élu. Concernant le projet de transfert des eaux du barrage de Tilesdit vers la commune d'Ahnif, notre interlocuteur avoue qu'il y a des oppositions de la part de certains habitants contre le passage de conduites sur leurs terrains. «Une réunion a été tenue entre les opposants au passage des conduites d'acheminement de l'eau du barrage Tilesdit avec le chef de la daïra et le P/APC. Les opposants, n'ayant pas été convaincus, sont restés dans la même position». D'autre part, à Ahnif, les villageois se plaignent des chutes quotidiennes de la tension électrique. «Dès que l'éclairage public est en allumé, la tension baisse considérablement au niveau des foyers», rapportent des habitants. Les carences et le sous-développement règnent en maîtres à Ahnif, clament des villageois, qui s'étonnent du fait qu'une «telle commune, riche en ressources naturelles avec notamment ses gisements importants en plâtre médical, ainsi qu'en celui de la construction, mais demeure une des municipalités les plus pauvres de la wilaya». Les ressources financières de la commune ne suffisent nullement pour lancer le moindre projet. Le malaise social est si criant que les jeunes n'ont pas d'autres choix que d'affluer vers les grands centres urbains de la wilaya.