Le Front Polisario a pris note avec satisfaction du rapport du secrétaire général de l'ONU, António Guterres, soumis au Conseil de sécurité fin mars, sur le Sahara occidental, tout en réaffirmant son attachement au processus de paix et son soutien aux efforts onusiens, dans le but de parvenir à une solution pacifique garantissant l'autodétermination du peuple sahraoui. Le Front Polisario a exprimé, dans un communiqué repris vendredi par l'agence de presse sahraouie (SPS), son «ferme attachement au processus de paix et son soutien sans réserve aux efforts des Nations unies et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, dans le but de parvenir à une solution pacifique garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Il a souligné également que «le rapport réfute clairement tous les mensonges et les allégations infondées du Maroc, concernant une prétendue violation du cessez-le-feu par le Front Polisario». La réaction du Front Polisario intervient au lendemain du démenti formel apporté par l'ONU aux accusations du Maroc concernant la prétendue présence d'éléments armés sahraouis dans la zone démilitarisée d'El Guergarat, sous surveillance des Nations unies. «Nos collègues de la Minurso n'ont observé aucun mouvement d'éléments militaires dans le territoire nord-est. La Minurso continue de suivre la situation de près», avait déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, lors de son point de presse quotidien. S'agissant du respect des droits de l'homme, souligne le Front Polisario, «le rapport fournit de bonnes indications de violations du Maroc des droits de l'homme des Sahraouis dans les territoires occupés, y compris le procès de Gdeim Izik», notant que «le rapport reconnaît que les violations des droits de l'homme sont liées à la non-application du droit à l'autodétermination». Dans le même contexte, le rapport insiste sur «la nécessité d'un mécanisme important, indépendant et impartial chargé de surveiller la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupé», a expliqué le Front Polisario, indiquant que le rapport «souligne également le respect et la promotion des droits de l'homme par le Polisario dans les camps de réfugiés sahraouis». Blocages marocains Concernant les difficultés qui entravent l'efficacité de la Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso), le Polisario a précisé que «pour la première fois, le rapport reconnaît que le fonctionnement de la Minurso dépend de sa capacité à accomplir toutes les tâches des opérations de maintien de la paix, dont le Front Polisario a demandé à plusieurs fois». Le rapport met également en évidence, précise le Front Polisario, toutes les actions marocaines représentant un défi pour la mission, comme les obstacles imposés par le Maroc d'entraver le travail de la Minurso. Sur la situation à El Guergarat, le Polisario a réaffirmé dans son communiqué, répercuté par l'APS, qu'il n'avait pas de présence militaire dans la zone tampon, comme le secrétaire général lui-même l'a reconnu dans son rapport, et soutient la proposition de l'ONU d'envoyer une mission technique pour examiner la situation. En ce qui concerne les ressources naturelles sahraouies, le Polisario «regrette que le rapport indique que la question des investissements dans le Sahara occidental et ses eaux adjacentes est un sujet de discorde entre le Polisario et le Maroc». Ce qui, selon le communiqué, «manque de précision, puisque le droit international est clair» en ce qui concerne les ressources des territoires non autonomes, ainsi que la décision de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a jugé que l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc ne s'applique pas au Sahara occidental et aux eaux y adjacentes.