«Le recours à la violence doit cesser», a déclaré Fatou Bensouda dans le document répercuté par toute la presse mondiale. «Toute personne qui incite ou participe à des actes de violence, en donnant des ordres, en exigeant, en encourageant ou en contribuant de quelque manière que ce soit à la commission de crimes relevant de la juridiction de la CPI est susceptible d'être poursuivie devant la CPI», a-t-elle mis en garde. Israël fait face à de vives critiques des organisations de défense des droits de l'homme pour son recours à des balles réelles contre les manifestants de la «marche du retour», organisée par les Palestiniens. L'Union européenne et l'ONU avaient demandé l'ouverture d'une enquête indépendante, après la journée du 30 mars lors de laquelle 19 Palestiniens avaient été tués. Samedi, l'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné «les tirs délibérés» de l'armée d'occupation israélienne contre des journalistes palestiniens, appelant au lancement d'une enquête indépendante et à la condamnation des auteurs de ce crime contre la liberté de la presse. «Désolé commandant, je ne tire pas» De son côté, l'ONG israélienne B'Tselem a publié dans la presse des encarts publicitaires appelant les soldats à ne pas tirer sur des Palestiniens non armés lors de manifestations à la frontière avec la bande de Ghaza. L'encart est intitulé «Désolé commandant, je ne tire pas». Cet appel à ne pas tirer sur des Palestiniens a été dénoncé par le gouvernement Netanyahu, qui menace d'engager des poursuites contre B'Tselem pour «appel à la sédition». Le député de l'opposition travailliste et ancien ministre de la Défense Amir Peretz a également critiqué l'ONG. Pourquoi B'Tselem a choisi d'interpeller les soldats eux-mêmes ? «Pour cette simple raison : tirer à balles réelles, des tirs létaux sur des manifestants non armés, c'est illégal. Un ordre de le faire est un ordre illégal. Les soldats sont obligés de refuser d'obéir», a répondu le porte-parole de l'ONG, Amit Gilutz. Vendredi, au cours d'une nouvelle journée de manifestations, neuf Palestiniens, dont un journaliste, ont été tués. Au total, le bilan du ministère de la Santé de Ghaza fait état de 30 Palestiniens tués depuis le 30 mars. «La Ligue arabe souhaite l'intervention de la Cour pénale internationale de La Haye pour enquêter sur la mort des Palestiniens en marge des manifestations de la semaine dernière», a déclaré récemment Ahmed Aboul Gheit. Il a, en outre, souligné, le 4 avril, que son organisation souhaitait que la CPI enquête sur la mort des 18 Palestiniens tués par les forces d'occupation israéliennes à Ghaza. Lors de la commémoration de la Journée de la terre, des milliers de Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont manifesté pacifiquement à Ghaza. Le droit au retour des réfugiés palestiniens est inscrit dans la résolution 194 de l'ONU.