C'était le cafouillage, hier, au niveau de certaines daïras d'Alger, à l'exemple de celle de Sidi M'hamed. Les citoyens étaient désorientés en l'absence d'informations précises sur les nouvelles formalités du passeport biométrique qui devaient commencer hier. Un désordre général. Les numéros de téléphone spéciaux des daïras qui devaient être communiqués au public pour la prise de rendez-vous ne sont toujours pas disponibles. Les citoyens désirant décrocher un rendez-vous pour déposer leur dossier sont rentrés bredouilles. A la recherche de la moindre information sur la marche à suivre, de nombreux citoyens se sont rendus aux sièges de leur daïra. Une seule réponse leur était réservée de la part des agents : « Ce n'est pas pour aujourd'hui. Nous sommes en train de réceptionner les dossiers de renouvellement de passeport. Pour ceux concernés par le passeport biométrique, vous devez faire un tour à partir de la semaine prochaine. La date n'est pas fixée, tout est fin prêt mais nous ne savons pas quand toute cette opération doit démarrer. Nous n'avons rien reçu pour l'instant. » Certains walis délégués contactés hier par El Watan Week-end ne disposaient pas d'information précise. On ne sait pas encore si l'opération sera lancée réellement dimanche prochain ou reportée à une date ultérieure. Sur le site du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le très attendu formulaire de passeport biométrique n'est toujours pas disponible. Seuls les communiqués du ministère et les derniers éclairages de Yazid Zerhouni, repris par la presse tout au long de la semaine passée sont accessibles. Selon la promesse de M. Zerhouni, les formulaires devaient être disponibles à partir de dimanche prochain. « J'ai cru entendre qu'on devait répondre dans ce formulaire sur la question du service militaire », nous dit un jeune qui appréhende cette question car n'ayant pas passé son service. « En plus, c'est bientôt les vacances, j'aimerais faire vite dans mes démarches », poursuit ce jeune qui trouve que les neuf pièces administratives à fournir demanderont beaucoup de temps et d'énergie. Polémique du voile Autre problème qui vient accentuer ce cafouillage : les photos pour les femmes portant le hidjab. Même si des opératrices ont été désignées dans les daïras pour prendre en photo les femmes portant le voile au niveau des services de délivrance du passeport et de la carte nationale biométriques électroniques, plusieurs femmes conservatrices et des partis islamistes, à l'exemple du MSP, s'opposent à l'idée qu'une femme ôte son voile pour la photo d'identité. Même si d'autres pays arabes, à l'exemple de la Tunisie, la Jordanie ou le Liban, ont adopté ce système depuis des années sans polémique ni résistance, il semble qu'en Algérie, il sera difficile d'appliquer la décision de Zerhouni sans peine. « Un faux débat », selon Yacine Benabid, professeur à l'université de Sétif, auteur de plusieurs travaux de recherche sur l'Islam, qui ajoute : « Il s'agit d'un document officiel très sécurisé et surtout personnel. Et le fait d'enlever le foulard pour bénéficier de ce document ne va pas à l'encontre de l'Islam. »