La majorité des 29 Sahraouis grévistes de la faim, incarcérés dans les prisons de Tiznit, Casablanca, Agadir et la « prison noire » d'El Ayoun souffrent de malaises cardiaques, de tension artérielle et autres pathologies dues à la grève de la faim. C'est un véritable cri d'alarme qu'ont lancé jeudi les autorités sahraouies quant à la situation des prisonniers sahraouis en grève de la faim depuis le 18 mars dernier. L'ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, a attiré jeudi l'attention de la communauté internationale et des ONG activant dans le domaine des droits de l'homme sur « la situation des 29 Sahraouis grévistes de la faim qui ne cesse de se dégrader ». « La santé des grévistes sahraouis se détériore et menace d'une catastrophe humanitaire », a-t-il averti lors d'une conférence de presse à Alger, appelant l'Organisation des Nations unies, l'Union africaine, l'Union européenne et les organisations de défense des droits de l'homme à « intervenir en urgence pour amener les autorités marocaines à prendre en considération les revendications des grévistes ». Avant lui, c'était le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui, dans une correspondance adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a mis l'accent sur la détérioration des droits de l'homme au Sahara occidental ayant induit à des « répercussions dangereuses, ce qui présage de conséquences néfastes nécessitant une intervention urgente ». Selon M. Ghali, la majorité des 29 Sahraouis grévistes de la faim, incarcérés dans les prisons de Tiznit, Casablanca, Agadir et la « prison noire » d'El Ayoun (capitale occupée du Sahara occidental) souffrent de malaises cardiaques, de tension artérielle, de diabète, d'asthme et d'allergie auxquelles s'ajoutent d'autres maladies contractées, douleurs aiguës et de symptômes graves apparus sur différentes parties de leurs corps. « Leur vie est en danger, si la communauté internationale ne réagit pas à temps », a-t-il encore une fois averti. Brahim Ghali a précisé dans ce contexte qu'une commission de suivi a été mise en place pour alerter l'opinion internationale, régulièrement, de l'évolution de l'état de santé des grévistes. Le diplomate sahraoui a averti, en outre, que si des mesures concrètes ne sont pas prises, « les efforts pour la paix et la sécurité dans la région risquent de recevoir un coup ». Une grève de la faim illimitée a été décrétée, le 18 mars passé, par sept défenseurs sahraouis des droits de l'homme emprisonnés par les autorités marocaines à leur retour d'une visite dans les camps de réfugiés sahraouis le 8 octobre 2009. D'autres militants sahraouis ont rejoint le mouvement par solidarité et leur nombre risque d'augmenter dans les jours à venir, a indiqué M. Ghali. Les grévistes sahraouis de la faim revendiquent un procès équitable et juste ou leur libération. D'autres détenus affrontent les mêmes conditions dans les geôles marocaines. Certains d'entre eux, à l'instar de Tardouent, Aït Melloul, Boulamharaz, Inzkène et Kenitra, ont eu recours à des grèves de la faim allant de 48 à 72 heures en guise de solidarité avec les détenus en grève de la faim et pour revendiquer la libération de tous les détenus politiques sahraouis, ainsi que pour imposer le respect de leur statut de détenus politiques. Le secrétaire général du Polisario a rappelé, mardi dernier, que la plupart de ces détenus avaient déjà fait l'objet de détention politique durant de longues années. Ils ont dû subir toute forme de torture et avaient observé des grèves de la faim dans les prisons marocaines au détriment de leur état de santé qui s'était gravement détériorée.