Comment régler l'épineux problème des logements en préfabriqué construits au lendemain du séisme d'octobre 1980 et dont le nombre s'élève à 18 316 unités ? Donner de l'argent à leurs occupants pour les remplacer ou est-ce l'Etat qui doit intervenir directement pour éradiquer totalement ce patrimoine largement délabré et vieux de 24 ans ? Telles sont les questions que les occupants de ce type d'habitat ont dû se poser sans cesse, surtout après la récente visite effectuée dans la région par les ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, des Finances et de l'Habitat. Le sujet a été aussi longuement abordé dans le détail par le wali de Chlef, le P/APW, le S.G. de la wilaya, le DLEP, les P/APC de Chlef et de Chettia et des responsables de comités de quartiers, lors d'une émission en direct organisée, hier, par la radio locale de Chlef et au cours de laquelle un éclairage et des réponses ont été apportés par les différents intervenants aux questions soulevées par les citoyens. Le chef de l'exécutif de wilaya a annoncé qu'avant la mise en œuvre du programme de reconstruction, prévue au courant de cette année, il sera procédé incessamment à la mise en place de brigades d'enquête pour connaître la situation sociale de chaque habitant et l'état exact de sa demeure. « Nous devons associer le citoyen à toutes les étapes de réalisation de cette opération d'envergure dans l'objectif d'éliminer tous les stigmates de la catastrophe d'il y a 24 ans. Tous les cas spécifiques ou complexes trouveront leurs solutions dans le cadre de cette démarche. Notre souci majeur est d'améliorer sensiblement les conditions de vie des occupants des baraques », a t-il lancé. Le déplacement des trois ministres a été effectivement consacré à l'étude de ce dossier sensible et complexe à la fois, dans la mesure où il nécessite un large consensus pour sa concrétisation. Le débat engagé avec les autorités locales et les représentants des comités de quartiers visait sans doute à trouver la formule adéquate pour y remédier progressivement. Dans ce cadre, le ministre de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, après avoir écouté les exposés du wali de Chlef, du P/APW et du DLEP, avait donné la parole aux élus et représentants des populations présents car, dira-t-il : « Nous sommes venus vous concerter et recenser vos suggestions et propositions concernant cette préoccupation majeure des habitants. » Il faut dire qu'hormis trois ou quatre membres des comités des cités concernées, le reste de l'assistance est resté muet sur la question. L'intervention des premières cités a joint celle des autorités locales sur la nécessité d'éliminer totalement ce type de logements, dont 16 000 sont déclarés en très mauvais état. Le coût total de l'opération est estimé à 12 milliards de DA. Parmi les mesures envisagées par le gouvernement, le ministre de l'Intérieur en a cité deux qui pourraient être appliquées dans ce cas après une étude technique approfondie et une enquête sociale détaillée. Il s'agit de la construction de nouvelles cités en dur pour les 6 369 locataires et l'octroi de crédits bancaires bonifiés pour les 11 947 propriétaires de ce type de logements désireux remplacer leurs anciennes habitations. Pour cette catégorie d'habitants, Nourredine Yazid Zerhouni a, d'emblée, fait savoir qu'il est hors de question d'accorder des aides financières directes, estimant que « celles-ci ne seront jamais utilisées pour une telle action. » D'après lui, seul le prêt remboursable, selon des formules avantageuses, pourrait engager les bénéficiaires à reconstruire leurs anciennes habitations. Toujours est-il que le dossier est ouvert et nécessite la contribution de toutes les parties concernées pour sa mise en œuvre progressive.