Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaâlane, a déclaré le 5 février dernier que le premier tronçon de 23 km dans la wilaya d'El Tarf, entre Dréan et le CW 105, qui mène de Ben M'hidi à Asfour, «sera livré la semaine prochaine», autrement dit aujourd'hui. Une brève visite sur le terrain nous a permis de constater que nous en sommes encore loin, comme par ailleurs l'ensemble du tronçon de 87 km dont les travaux lancés en novembre 2017 devaient durer 16 mois, jusqu'en février 2019. Il y a eu de nombreux reports attribués à la nature de la région, notamment sa pluviométrie, relativement plus abondante, certes, qui ralentit les travaux et provoque des inondations. Mais pas seulement, car l'entreprise chinoise Cetic-CRCC en charge du projet est montrée du doigt en privé. Nos tentatives d'en savoir plus auprès d'elle se sont épuisées devant des refus déguisés. En fait, selon le maître de l'ouvrage, l'Agence nationale des autoroutes (ANA), ce qui est possible, c'est que les 22 km soient ouverts dans environ un mois, pour les vacances de printemps avec une condition, que la météo reste favorable. Selon le responsable régional de l'ANA, les chantiers sont en place et activent dès que les conditions de terrain le permettent. Les pluies diluviennes de ces dernières semaines ont en effet causés des dégâts sur le tronçon lui-même, mais aussi sur les équipements, avons-nous pu constater. Il y a eu des secteurs complètement sous les eaux et des coulées de boue dont se sont plaints les riverains qui nous alertés. Cette section de l'autoroute est très attendue par les usagers, car elle va supprimer la pénible traversée de Besbès et Dréan. Que ce soit dans un sens ou dans l'autre, la partie centrale et orientale de la wilaya et les postes frontaliers vont pouvoir enfin se rapprocher de l'autoroute. Dans ces conditions, nul n'a été en mesure de donner un délai pour la fin des travaux. On construit en effet une route 2×2 de 17 km pour relier la fin de l'autoroute qui aboutit au bord de l'oued Kébir, face à la campagne tunisienne, au poste frontalier d'El Aïoun, parce qu'on croit que de l'autre côté, «ils (les Tunisiens) sont en retard». L'autoroute tunisienne qui doit faire jonction avec le «projet du siècle» est ouverte jusqu'à Bousalem à 70 km de la frontière et «ils» avancent.