A Arris, le chômage a connu une hausse importante. La plupart des gens se sont retrouvés sans emploi, et ce depuis l'instauration des holdings, qui ont contribué à l'accroissement du taux de chômage dans la région, notamment avec les licenciements massifs ayant résulté de la liquidation des entreprises ENAQS, SNLB et SIDBA. Un moyen de lutte contre ce fléau qu'est le chômage a été instauré en 2003, un dispositif ayant pour but le soutien à la création d'activités par les chômeurs-promoteurs âgés de 35 à 50 ans. Ce dispositif n'a pas répondu aux ambitions de certains de ces derniers qui, au contraire, se sont vus confrontés à d'énormes problèmes. C'est le cas de M. Noureddine, habitant Arris, qui a bénéficié d'un prêt en 2005. Le montant initial du financement de son projet est fixé à plus de 209 millions de centimes, suivi d'un apport personnel de 13%, versé à la banque, auquel sont ajoutés les charges auxiliaires liées à la création de l'entreprise. Pour Noureddine, le parcours qu'il est en train d'effectuer pour son projet est interminable, et les concernés, dans leur majorité, ne sont pas capables de mobiliser les ressources suffisantes pour participer au financement de leurs projets et couvrir les dépenses qui en dépendent. Notre interlocuteur, qui est aussi président de l'association des chômeurs-promoteurs, en sait quelque chose sur le sujet. « Les demandeurs ignorent totalement les difficultés qui suivent la validation du projet par le comité de sélection et de validation (CSV) et celles qui pourraient être rencontrées durant la phase de la réalisation du projet », nous a-t-il confié. Il n'omettra pas de souligner que « le manque de locaux adéquats représente un problème pour le démarrage du projet sans oublier l'inexistence de possibilités de formation sur le tas dans le cadre du dispositif pour permettre aux promoteurs de bien gérer leurs projets ». Par ailleurs, notre interlocuteur, qui représente un échantillon de jeunes chômeurs-promoteurs, estime que la commission de wilaya chargée de l'étude des dossiers n'a malheureusement pas pu cerner les objectifs visés, « sachant que depuis sa création, une seule et unique réunion s'est tenue afin de débattre des problèmes que vivent les promoteurs ». Il enfonce le clou en déclarant que « la CNAC n'a pas joué son rôle d'accompagnateur, elle s'est limitée au suivi de l'étape avant le CSV, malgré l'importance de son intervention pour assurer la protection du bénéficiaire contre la malhonnêteté des fournisseurs et surtout contre le non-aboutissement des promoteurs à la réalisation de leurs projets ». Plusieurs d'entre eux, d'ailleurs, se trouvent actuellement dans une situation complètement figée vis-à-vis des banques et l'administration des impôts ; ils ne peuvent ni redémarrer, ni rembourser les banques ou changer de projet, risquant des poursuites judiciaires. Lui-même est cité à comparaître devant le tribunal d'Arris à cause de conflits de ce genre. De quoi saper le moral de ces jeunes et annihiler toute forme d'espoir.