Une simple virée dans les lieux (informels ou déclarés) du prêt-à-porter, Rahbet Edjmal, le Beau-séjour, St Jean ou les boutiques branchées et très tendance situées intra et extra-muros, nous révèle à quel point les jeunes Constantinois adorent se vêtir très in. Des produits sitôt lancés outre-mer atterrissent sur le marché local de manière presque instantanée. Actuellement, voilà ce qui se vend comme des petits pains sur la place de Constantine : des jeans (siglés Diesel et griffés Yoox de préférence) du modèle Reslim, à la taille avec passants, fermeture avec boutons, parcourus de cinq poches (le must dans ce canevas), resserrés bas de jambe, au bas passepoilé et effrangé, surpiqué d'un logo du plus bel effet, le tout à 2900 DA. Des sandales « straprunner » (si elles sont contrefaites, rien n'est là pour le dévoiler), amphibie s'il vous plaîts, performantes à souhait, fermées par pattes scratchées, au dessus synthétique, à la doublure rembourrée, semelle intermédiaire extralégère, celle extérieure sillonnée de motifs à chevrons, le caoutchouc adhérant parfaitement pour une traction sèche ou mouillée, c'est selon votre terrain de prédilection, entre 1500 DA et 2400 DA la paire. Vous pouvez toujours vous rabattre, si votre porte-monnaie n'arrive point à suivre vos lubies, sur celles, plus populaires disons mais à l'esprit de détente avéré, fermées par pattes autoagrippantes sur le dessus et aux chevilles. Des escarpins, étayant un nom barbare (stretching) inconnu au bataillon des griffes adulées par les ados, ont cet avantage fort pratique qui allie à la fois un dessus cuir et une doublure en textile, à l'anatomie moulée sur la masse, imprimée sur une semelle élastomère à talon compensé d'une épaisseur de 4 cm. Le couvre-chef maintenant. Là les habitués des stades de base-ball de Boston, Philadelphie ou Minneapolis seraient surpris qu'ils ne détiennent pas le monopole exclusif des casquettes du dernier cri en la matière. A visière extralongue, ou enveloppante, aux ouvertures rabattables sur les côtés, au dôme bombé ou raccourci, ces coiffes sont extrêmement prisées. Comptez entre 900 DA et 1700 DA l'unité. Les lunettes (style Robocop ou Terminator sur le retour néanmoins de marque Ray, ban, entre 3000 DA et 4500 DA la paire) et les pantacourts (il y a même des Ferris, c'est tout dire) ne sont pas en reste cet été. Surtout les derniers, omniprésents sur tous les corps des petits et des grands. A ficelle, élastique, boutons (visibles ou voilés) ou à scratch, ils font fureur. Pour 2000 DA, vous avez droit au nec plus ultra, celui qui dispose aux encoignures de petits coussins d'air qui peuvent se révéler fort à propos sur une plage de notre littoral surchauffé par exemple. Colifichets, gourmettes fantaisistes, petites lanières en cuir entremêlé, boucles d'oreilles à l'envergure conséquente, tatouage aux motifs compliqués mais lavable le cas échéant (dont le prix, toujours soumis à une négociation sans complexe avec un vendeur pressé de vous fourguer sa camelote, varie entre 350 DA et 650 DA) viennent compléter cette panoplie qui n'a absolument rien à envier à celle étalée dans les agglomérations des deux hémisphères Nord et Sud de la planète. Ainsi va l'été, la saison de tous les doux excès mais aussi de toutes les insondables frustrations, mais là c'est une autre histoire.