L'opération collecte de la zakat dans les 506 mosquées de la wilaya reste en deçà des attentes. Les opérations de distribution de la « zakat » ou prêt sans intérêts, appelé « Qardh El Hassan » aux jeunes promoteurs, par la direction des affaires religieuses, n'a pas été conforme à la lettre et à l'esprit du décret 139/2004 si l'on se fie aux déclarations de jeunes souscripteurs dont ceux de l'association « Rostomia » des chômeurs de la wilaya. Selon nos interlocuteurs, l'approche préconisée par la direction aurait été « contraire aux mesures édictées » par une commission de wilaya présidée par le directeur des affaires religieuses et couronnant celles de daïras. Cette commission, expliquent nos sources, est composée, outre les représentants de droit, de deux imams parmi les doyens, de juristes, de deux grands bienfaiteurs et des représentants de deux associations. Une fois constituée et après signature du procès-verbal, le wali signe l'arrêté pour permettre entre autres « les quêtes dans les mosquées puis l'ouverture d'un compte bancaire ». Une procédure loin d'être respectée car, « la commission doit avoir son propre bureau ouvert à cet effet à la direction », surenchérissent les jeunes qui s'étonnent du fait qu'on ait pu opérer en dehors de ces clauses clairement édictées. S'agissant de la collecte de la zakat, celle-ci doit être « définie dans le temps sinon elle est frappée, selon les préceptes coraniques, de nullité ». A vrai dire, s'offusquent les protestataires, l'opération collecte de la zakat dans les 506 mosquées de la wilaya reste en deçà des attentes car, si chacune d'entre elles avait amassé 10.000 dinars par année, on aurait allègrement pu dépasser ces maigres moissons annoncées. prêts sans intérêts allant de 5 à 35 millions de centimes En 2004, à l'issue de la deuxième campagne, il est fait état de 3 745 501 DA ; un peu moins en 2005 avec 2 909 455 DA et 4 525 660 DA en 2009. Au total et depuis le début, il a été récolté 18 001 463 DA. Plus étrange, mais qui corrobore un peu les assertions des plaignants, est cette somme de deux millions de dinars destinée à l'investissement mais restée sans distribution. Le tableau qui nous a été remis par le chef du personnel de la direction des affaires religieuses fait tout de même état d'achats effectués de 2004 à 2008, quatre années durant, concernant des mobiliers et des équipements pour un montant de 688 477 DA et d'une enveloppe de 1 131 415 dinars au profit de Ghaza. Le document en question, bien que faisant état de « 6330 bénéficiaires de la zakat de subsistance », occulte la finalité recherchée, s'agissant de l'investissement. A ce sujet, nos interlocuteurs rappellent « l'annulation de l'opération de distribution au profit de 246 jeunes promoteurs sur 3000 demandes préalablement exprimées » pour des raisons liées à l'approche à suivre. Les jeunes avaient, ce jour-là, refusé de souscrire à l'opération tirage au sort non sans émettre des réserves sur la constitution de la commission après avoir présenté des factures pro format afin de bénéficier de prêts sans intérêts allant de 5 à 35 millions de centimes. Depuis cette date là, c'est plutôt un dialogue de sourds qui s'est installé et chacun y est allé de sa propre version en l'absence d'une enquête que les protestataires appellent de tous leurs vœux. Au demeurant, la volonté de tourner cette page tumultueuse est absente car, arguent nos interlocuteurs, « le directeur n'a ni répondu à nos sollicitations ni aux six lettres qui lui furent envoyées ». Point, non plus, de souci d'apaisement ! Sinon, comment expliquer que, lors de la journée d'information organisée au niveau de la maison de culture, seuls les imams étaient invités alors que les jeunes étaient les grands absents d'un débat qui aurait pu atténuer les appréhensions.