Le maire de Khenchela, Kamel Hachouf, est suspendu depuis mardi soir. Il fait ainsi les frais de son soutien zélé au 5e mandat du président Bouteflika. D'obédience FLN, ce dernier a provoqué la colère de ses concitoyens par un simple post sur le réseau social Facebook, dans lequel il refuse la présence dans sa commune d'un candidat autre que celui de son parti, en l'occurrence le président Bouteflika. En effet, à la veille de l'arrivée dans cette ville du candidat à la candidature, Rachid Nekkaz, le P/APC de Khenchela a voulu l'empêcher de rencontrer ses sympathisants. Il n'a visiblement pas mesuré les conséquences de son geste qui a provoqué, finalement, l'effet contraire. Plusieurs milliers de citoyens se sont rassemblés dans la matinée devant le siège de la mairie. Ils ont arraché, par la suite, le portrait géant du président Bouteflika accroché à la façade de l'édifice avant de le piétiner. La foule nombreuse s'est mise alors à scander des slogans favorables à Rachid Nekkaz et contre le 5e mandat. Et le rassemblement a failli dégénérer. Dans l'après-midi, Kamel Hachouf a publié sur sa page un nouveau message, dans lequel il affirme que «son compte Facebook a été piraté la veille par des gens qui veulent nuire à sa réputation». Il nie ainsi être l'auteur du premier post qui a failli provoquer un grave désordre dans la ville en cette période préélectorale. Mais c'était trop tard. Le wali de Khenchela avait pris la décision de le suspendre. Le premier responsable de la wilaya a pris sa décision en application des dispositions du code communal, notamment l'article 88. «Le président de l'Assemblée populaire communale est chargé, sous la diligence du wali, de : (…) veiller à l'ordre, à la tranquillité et à la salubrité publiques», stipule cet article. Selon l'article 85 du même texte, le président de l'Assemblée populaire communale «représente l'Etat au niveau de la commune». «A ce titre, il est chargé, notamment, de veiller au respect et à l'application de la législation et de la réglementation en vigueur», lit-on dans ce texte. Le maire de Khenchela a failli à cette obligation en provoquant «un trouble à l'ordre public». Mais ce qui a précipité sa suspension, c'est «cette atteinte à l'image du président Bouteflika», suite au piétinement du portrait de ce dernier par les manifestants.