L'ancien candidat à la candidature pour les présidentielles, française (2012) et algérienne (2014), Rachid Nekkaz, et quatre de ses accompagnateurs ont comparu, hier matin, au tribunal d'Akbou. Après leur audition, ils sont passés devant le juge d'instruction pour répondre du chef d'inculpation : incitation à attroupement. Le juge d'instruction a décidé de le remettre en liberté provisoire mais sous contrôle judiciaire. C'est ce que nous avons appris, hier en début de soirée, des avocats de la LDDH, Me Ikken et Me Belamri, qui ont assisté les prévenus durant leur procès ainsi que quatre avocats, dépêchés depuis Alger. Contre toute attente, Rachid Nekkaz a regagné la commune de Seddouk où il doit récupérer ses effets personnels et reprendre aussitôt son périple qui doit le conduire jusqu'à la Grande-Poste à Alger. Pour rappel, Rachid Nekkaz a été arrêté, jeudi soir, par la police dans la commune de Seddouk, dans la vallée de la Soummam. Une information qu'a communiquée Rachid Nekkaz en personne, via sa page Facebook ; une photo le montrait même à l'intérieur du commissariat. Suite à l'arrestation de l'ancien candidat à la présidentielle de 2014, Saïd Salhi, le vice-président de la Laddh, a indiqué que, selon leur avocat, "M. Nekkaz a été interpellé pour attroupement illicite". La Laddh estime, au contraire, qu'on est dans le cas d'atteinte aux droits de réunion et d'expression, lesquels droits sont garantis par les textes de la République. La Laddh Bureau de Béjaïa a constitué un collectif d'avocats qui assurera sa défense, et interpellera par la même occasion le parquet en vue de sa libération immédiate et pour l'arrêt des poursuites judiciaires. L'organisation de Me Zehouane insiste sur le respect des droits fondamentaux et des instruments internationaux des droits de l'Homme, ratifiés par l'Algérie. "Nekkaz a été interpellé dans la ville de Seddouk ; il n'y a pas eu d'attroupement, il rencontrait des citoyens, il a tous les droits de s'exprimer, de se déplacer dans le territoire algérien, de rencontrer et de discuter avec des citoyens. Ce sont tous des droits garantis par la Constitution et le pacte international des droits politiques et civils, ratifié par l'Algérie en 1989." Cependant, beaucoup de gens s'interrogent sur les arrestations de Rachid Nekkaz qui ne surviennent curieusement qu'en Kabylie alors qu'il a parcouru des centaines de kilomètres depuis son point de départ : Khenchela. Il est passé par Mila, El-Eulma, Sétif, il a bu à la fontaine d'Aïn El-Fouara mais il ne sera interpellé qu'à Beni Ouartilane, mardi soir, dans la commune berbérophone de Sétif avant d'être libéré. La deuxième fois à Seddouk. Son projet ainsi que les objectifs de cette marche jusqu'à la Grande-Poste d'Alger ont été annoncés de longue date ; ils étaient connus de tous : "Pour le changement pacifique en Algérie." Pour prendre part à la présidentielle algérienne, Rachid Nekkaz avait même renoncé à sa nationalité française. M. O