La maladie des blés la plus importante s'appelle la tache auréolée. Le champignon pyrenophora tritici repentis attaque les feuilles, réduisant la surface utile et provoquant une baisse de rendement pouvant aller jusqu'à 50%. Moins exigeante en température et en humidité que la septoriose, elle est présente dans la quasi-totalité des régions céréalières. Pendant longtemps, les scientifiques du monde entier croyaient que ce champignon causait un seul symptôme et que la maladie était héritée de manière polygénique. Ce n'est qu'en 1991 qu'un chercheur algérien, Lakhdar Lamari, ingénieur à l'ITA de Mostaganem et originaire du village de Salah Bouchaour (Skikda), publie ses travaux démolissant les thèses prévalentes. Il démontre que le champignon entraîne en réalité deux symptômes : la chlorose et/ou la nécrose. Et que la pathogénicité (dont un gène peut provoquer la maladie) et la virulence étaient provoquées par des toxines sécrétées par le champignon. De plus, il a isolé ces toxines et démontra que la maladie était gouvernée par des gènes distincts et répondait au fameux concept de « gène pour gène ». Une révolution car depuis, tous les travaux sur la résistance des blés à cette maladie ont été complètement réorientés. En 1993, alors qu'il visitait sa région natale dans le cadre d'un projet des Nations unies en compagnie de Rachid Sayoud, il préleva dans un champ des feuilles de blé contaminées par la tache auréolée. De retour à l'université de Manitoba (Canada) où il professait, il parvint à démontrer qu'il s'agissait non plus d'un pathotype mais d'une race. La nouvelle fit grand bruit lorsqu'elle parut dans un article dans une revue de référence. Plus tard, son collègue Sayoud prélèvera dans la région d'Héliopolis (Guelma) une feuille contaminée qui révéla à l'analyse qu'il s'agissait encore d'une nouvelle race.