Dans le cadre de la célébration de la fête du printemps, appelée localement «Tamaghra uderyis», l'association culturelle et touristique Tiklat d'El Kseur a organisé les 1er et 2 mars courant diverses activités festives abritées par le CFPA de Berchiche. La première journée a été marquée par un spectacle de magie et de clowns, destiné au public enfantin, suivi d'une conférence-débat pour grand public. Iriz, le magicien, assisté de son compagnon, le clown, a épaté, deux heures durant, la ribambelle d'enfants qui a rallié les lieux, par ses tours et ses prouesses de magie. «Normalement, chaque vendredi, nos enfants devraient avoir droit à ce genre de spectacle. C'est très utile pour leur santé morale», souligne un parent présent sur l es lieux, devant la joie visible de l'assistance enfantine. Vers 14 heures, trois conférenciers, Laïb Makhlouf, agronome, Madani Khodir, enseignant universitaire, et Karim Cheik, journaliste radio), ont donné conjointement des communications sur le rite de l'accueil du printemps en Kabylie et sur la «thapsia garganica, aderyis», la plante dont les racines sont employées dans la préparation du couscous de circonstance. Du sens de cette fête, aux propriétés médicinales de la plante, en passant par les précautions à prendre dans la manipulation des racines de la plante, les conférenciers ont traité de tous les aspects relatifs à la question. La plante aderyis, font remarquer les conférenciers, naguère très présente sur le territoire de la vallée de la Soummam, est menacée d'extinction ces dernières années à cause de l'indélicatesse et de l'indifférence des gens. Sa commercialisation récente, impensable, il y a quelques années, la rend de plus en plus vulnérable, au vu du nombre important de petits vendeurs qui la cueillent sans ménagement, pour la proposer, en bouquets, sur les marchés ou sur les accotements des routes. Pour remédier à cette situation, Laïb Makhlouf propose de mener régulièrement des campagnes de replantation de cette plante. «Nous allons le faire l'année prochaine. Notre campagne de palpation concernera dans un premier temps les endroits où pousse habituellement cette plante», nous fait part Mourad Bazizi, le président de l'association Tiklat. A la fin de la conférence, l'assistance a partagé un couscous de circonstance, en échangeant des vœux de bonne santé et de longévité. Et pour faire bénéficier de ce dîner plus de monde, des parts ont été offertes à l'association El Karama, des handicapés, qui les a redistribuées la nuit même aux familles des handicapés. La seconde journée a été meublée entièrement par les différentes activités présentées par l'association Tilleli du douar Aït Garet. Chants, chorale, achewik, poésie, monologue … l'association Tilleli a égayé l'assistance par diverses prestations de son cru. Célébrée par l'association sans interruption depuis 2006, cette fête s'est achevée cette année par une sortie d'agréments vers le site de la ville antique de Tiklat-Tubusuptu, situé à trois kilomètres de la ville d'El Kseur. «Allier le tourisme à nos autres activités a toujours été pour nous une préoccupation permanente. Notre patrimoine, qu'il soit touristique, historique ou immatériel, a son importance et on doit, avec la même énergie, contribuer à sa préservation et à sa promotion», nous déclare, à ce sujet, le président de l'association.