Pour perpétuer la tradition ancestrale, l'association culturelle et patrimoniale Sidi Ali Oumerzeg a tenu à célébrer, samedi dernier, l'avènement du printemps correspondant, selon le calendrier agraire berbère, au premier jour du mois de mars en organisant un déjeuner convivial au CEM des frères Guenini et une conférence ayant pour thème «Aderyis et traditions» à la maison de jeunes Berkani Madjid de Seddouk. Après avoir dégusté un plat traditionnel concocté pour la circonstance et constitué d'un Mekfoul aux œufs durs, cuit à la vapeur à base des racines du Thapsia, une plante dénommée Aderyis en kabyle, les convives se sont retrouvés à la maison de jeunes pour en savoir un peu plus sur une coutume festive qui a tendance à se perdre. Karim Chikh, auteur d'un ouvrage d'expression amazighe intitulé Aderyis et animateur à la Radio Soummam, donnera à l'assistance de plus amples enseignements sur cette «tradition berbère qui remonte à plusieurs siècles avant Jésus Christ». Pour l'orateur, le secret de cette pérennité réside dans «les vertus thérapeutiques conférées aux racines de cette plante que l'on peut retrouver à moyenne altitude dans la vallée de la Soummam». Comme pour tout médicament, «il y a lieu de ne pas dépasser la dose prescrite : quelques bouts de racine d'Aderyis suffisent pour une famille moyenne», précisera-t-il. L'on apprendra que l'inhalation de la vapeur émanant de la cuisson du bulbe du Thapsia préviendrait, entre autres, les affections respiratoires. Aussi, nombre de commerçants de la région n'ont pas manqué d'exposer, à l'occasion, sur leurs étals ces fameuses racines que le consommateur pouvait acquérir à raison de cent dinars le kilo.