L'opération d'assainissement du foncier industriel a permis de récupérer 29 terrains inexploités par leurs attributaires. Des investisseurs potentiels et créateurs de richesse et d'emplois se plaignent des difficultés d'accès au foncier industriel pour implanter leurs projets à Bouira. Pourtant, les autorités locales de la wilaya ont enregistré une abondance d'assiettes foncières inexploitées. Des zones entières ayant été dégagées pour abriter de nouvelles installations sont à l'abandon. Au niveau des 15 zones d'activités s'étalant sur une superficie de 178 ha, plusieurs lots ne sont pas encore attribués, alors que d'autres ne sont pas encore occupés. En plus de ces espaces créés au niveau des zones d'activités communales dans le but de répondre aux besoins des porteurs de projets au niveau des communes rurales et reculées, les pouvoirs publics ont décidé de la création d'une méga-zone dans la localité Lechouaf, dans la commune de Dirah, à l'extrême sud de Bouira. 795 ha ont été dégagés, et ce, après avoir délogé les occupants et les agriculteurs qui cultivaient durant des années ces terres. L'argument brandi par les autorités locales initiatrices de la démarche auprès du Conseil national d'investissement (CNI) pour inscrire cette zone est le caractère non cultivable de ces terres. La décision portant création d'une méga-zone à Dirah avait été approuvée depuis deux ans. Néanmoins, aucune opération visant l'aménagement du site n'a été entreprise. A la direction de l'industrie et des mines (DIM), l'étude portant sur l'aménagement d'une superficie de 250 ha de la superficie globale a été relancée. Ladite zone est destinée à abriter une série de projets liés aux secteurs de l'agroalimentaire et de l'industrie, a-t-on précisé de même source. La crise financière à laquelle fait face le pays a pénalisé la relance de ces chantiers. A cela s'ajoutent le manque de dynamisme et l'immobilisme des autorités locales quant à la récupération des terrains attribués à de «faux investisseurs». Hormis la mobilisation d'une enveloppe de 350 milliards de centimes pour la viabilisation des deux zones industrielles d'Oued El Berdi, les demandes de crédits formulées par les autorités locales de la wilaya auprès du gouvernement pour le financement de ces opérations sont restées sans suite. A ces contraintes, s'ajoutent les retards dans l'assainissement du foncier industriel. Des mises en demeure ont été envoyées aux investisseurs ayant acquis des terrains dans le cadre de la concession n'ont pas eu les résultats escomptés. Selon un responsable à la wilaya, seulement 29 assiettes d'une superficie globale de 12 ha ont fait l'objet d'une décision de justice en faveur de l'administration. Sept autres parcelles sont en instance de récupération. Pourtant, les autorités centrales du pays ne cessent d'appeler à une gestion sérieuse du foncier industriel. Le ministre de l'Industrie et des Mines, qui avait effectué récemment une visite dans la région, visiblement inquiet de la situation dans laquelle se trouve son secteur, a précisé que les investisseurs refusant de démarrer leurs projets se verront retirer ces terrains.