Les infrastructures de santé ne répondent pas à la forte demande en soins. En 2009, près de 3 000 malades ont été évacués vers le CHU de Tizi Ouzou, la clinique obstétrique Sbihi et autres établissements publics de la wilaya. Un lit d'hospitalisation pour 1000 habitants, pas plus d'un médecin pour 675 habitants, un chirurgien-dentiste et une pharmacie pour 5000 habitants. Malgré les efforts consentis par l'Etat, le niveau de couverture des populations de la wilaya de Tizi Ouzou en matière de santé reste insuffisant. Ce diagnostic a été établi par les spécialistes du secteur de la santé et les élus locaux présents à une journée d'étude, organisée le 7 avril dernier par l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou. Intervenant à l'ouverture de la rencontre, le directeur de la santé et de la population (DSP) a présenté les potentialités de son secteur. La wilaya recèle en matière d'infrastructures sanitaires 7 hôpitaux à Azazga, Aïn El Hammam, Boghni, Draâ El Mizan, Larbâa Nath Irathen, Azeffoun et Tigzirt. Ces structures totalisent une capacité d'hospitalisation de 1124 lits. A Ce dispositif, il ya lieu de rajouter au chef-lieu de wilaya 1 CHU constitué de deux unités hospitalières : hôpital Nedir Mohamed et l'hôpital Belloua d'une capacité de 1030 lits, 1 établissement hospitalier spécialisé en gynécologie-obstétrique de 82 lits et un EHS de psychiatrie à vocation régionale implanté à Oued Aïssi (330 lits), soit une capacité totale de 2569 lits. La wilaya dispose également de 57 polycliniques, 268 salles de soins. « Ces structures déployées à travers les communes et de nombreux villages sont destinées à couvrir les besoins de la population en soins de santé de base », a souligné le directeur de la santé. Sur le terrain, la réalité est tout autre. En effet, ces structures de santé de proximité accusent un déficit en moyens humains et matériels. « Faute de spécialistes et de matériel, seules les consultations de médecine générale y sont assurées. Parfois, même les produits nécessaires pour les premiers soins sont introuvables. Depuis quelques temps, les mamans galèrent pour faire vacciner leurs nourrissons en raison du manque de vaccins », a relevé un élu lors des débats. « La santé, ce n'est pas uniquement les infrastructures, c'est aussi la prévention. Il faut un environnement sain », a estimé, pour sa part, le Dr Hadj Saïd Abdenacer, président de la Commission des affaires sociales et de la santé de l'APW. Pour lui, « notre wilaya recèle des potentialités humaines et infrastructurelles qui ne demandent qu'à être judicieusement gérées pour mieux couvrir l'ensemble du territoire de la région. Nous accueillons avec satisfaction la nouvelle carte sanitaire qui, si elle est mise en œuvre comme il se doit, va permettre d'améliorer les conditions de prise en charge sanitaire des citoyens. Il reste, néanmoins, le problème du CHU de Tizi Ouzou qui date de l'époque coloniale, et qui ne répond plus, actuellement, à la demande en soins et en formation » Dans son allocution, le président de l'APW, Mahfoud Belabbès, a plaidé pour une égale répartition des infrastructures sanitaires sur le territoire de la wilaya. Il a également mis l'accent sur la nécessité de réorganiser le CHU pour désengorger les urgences. « L'Etat doit donner plus de moyens à la santé, en général, et au CHU en particulier. Construit au temps de la colonisation française, cet établissement ne peut plus répondre aux besoins de la population ». A cet effet, il a réitéré la demande de l'APW pour l'inscription d'un nouveau CHU pour la wilaya, « l'assiette foncière est dégagée à la ville nouvelle de Tighremt n'Tizi ». Notons enfin, que le secteur public et privé de santé à Tizi Ouzou emploie, en personnel tous statuts d'exercice confondus 6520 personnes réparties comme suit : médecins spécialistes (1219), médecins généralistes (770), chirurgiens-dentistes (539), pharmaciens (239), agents paramédicaux (3755). La wilaya compte 1 133 289 habitants.