Contrairement aux prévisions anachroniques des tenants du système, la mobilisation en faveur du changement ne s'estompe pas à Boumerdès. Les rangs des contestataires grossissent de jour en jour. Hier, des dizaines d'employés et de stagiaires des CFPA ont manifesté leur adhésion au mouvement afin «d'exiger la chute du pouvoir en place». Les protestataires ont organisé une marche au chef-lieu de wilaya, dénonçant haut et fort «l'entêtement des décideurs à céder le pouvoir au peuple». «La takouine la tamhine, rouh khetina ya Noureddine» (ni formation ni apprentissage, laisse-nous tranquille Noureddine), «On n'a pas besoin de mise à jour, on veut un formatage Nour», lisait-on sur des pancartes brandies pour la circonstance. Des messages qui sonnent comme une réponse cinglante au Premier ministre, Noureddine Bedoui, qui s'attelle contre vents et marées à constituer un nouveau gouvernement au moment où le peuple «réclame le départ de tout le système». «Ni prolongation ni report, dégagez», tranche un autre manifestant. Une autre pancarte appelle le Président à «quitter son poste, on n'est pas dans un défilé de mode, 20 ans barakat». D'autres marcheurs ont dénoncé le diktat du secrétaire général du ministère, Abderrahim Nacer Bouteflika, le frère cadet du Président. «C'est lui la source de tous les maux qui rongent notre secteur. Ses frasques ne sont un secret pour personne. On est lésés sur tous les plans. On assure des formations de qualité, mais on est sous-payés. On travaille dans des conditions très difficiles. Nos ateliers n'ont de tel que le nom», se plaint une enseignante. Encadré par des policiers, la procession a observé des haltes devant le siège de la wilaya et la cour de justice avant prendre la direction de l'institut Abdelhak Benhamouda, son point de chute. Outre le rejet des dernières mesures de Bouteflika, les enseignants des CFPA, affiliés à l'UGTA, se sont démarqués de ce syndicat jusqu'au départ de Sidi Saïd. «Il y a onze sections regroupant plus de 500 adhérents dans le secteur. Si Sidi Saïd ne remet pas le syndicat aux travailleurs, on va tous démissionner», avertit un syndicaliste.