Le front des forces socialistes (FFS) est plus que jamais à la croisée des chemins. Le parti de feu Hocine Ait Ahmed sombre dans une crise interne sans précédent, avec l'exacerbation des manœuvres pour son contrôle. La guéguerre gagne désormais l'instance présidentielle, issue du dernier congrès extraordinaire. Deux membres de cette structure, nous déclarent des sources proches du parti, manœuvrent pour imposer de nouveaux choix à la direction du parti, dont on ignore la nature. Il s'agit notamment de Hayat Tayati qui se trouve, depuis quelques mois, en conflit avec Ali Laskri. « Elle tente de torpiller toute les décisions de la direction du FFS. Sur instigation de l'ancien cabinet noir qui veut imposer au secrétariat national et à l'instance présidentielle une nouvelle décision concernant le retrait annoncé des parlementaires du parti des deux chambres du parlement. Le retour d'Ahmed Djeddai les a également très gêné », explique notre source. Selon la même source, Mme Tayati et un deuxième membre de l'instance vient de lancer un appel à une réunion extraordinaire du conseil national, « pour un ordre du jour étrange : retirer la décision appelant les élus à se retirer du parlement ». Le nouveau 1er secrétaire dénonce Réagissant à cet appel, le nouveau 1er secrétaire du FFS, Hakim Belahcel dénonce cette manœuvre. « Nous venons de prendre connaissance avec beaucoup de consternation et de désolation, de la publication sur les réseaux sociaux d'un appel signé par deux membres de l'instance présidentielle du parti où ils convoquent les cadres et militants à une session extraordinaire du conseil national du FFS pour ce vendredi 22 mars 2019 », explique-t-il, dans un communiqué publié sur le site du parti. Hakim Belahcel qualifie cet appel « d'illégal et d'anti-statutaire ». « J'affirme que ce genre d'agissements sont pour le moins irresponsables et condamnables. Je rappelle ici que l'instance présidentielle a comme noble vocation de veiller à l'unité du parti et à la sauvegarde de la cohésion entre militants, et non à sa neutralisation en ces moments historiques pour le peuple Algérien », ajoute-t-on. Le nouveau premier secrétaire du FFS « dénonce aussi d'une manière forte cet appel qui vise à semer le désordre et l'incompréhension chez les militants, et l'opinion nationale ». « Je mets en garde les auteurs de cette convocation quant à ses implications néfastes et dangereuses sur l'image du parti et sur les rapports entre militants », indique-t-il, rappelant que ” l'unique session extraordinaire du conseil national convoquée d'une manière officielle, statutaire et réglementaire est celle du samedi 13 Avril 2019 prochain”.