Des partis, connus pour leur implication directe dans la gestion désastreuse du pays depuis de nombreuses années, tentent aujourd'hui de se refaire une virginité. Après la lettre d'Ouyahia, adressée aux militant du RND, où il a appelé à la satisfaction des revendications du peuple, c'est au tour du porte-parole de ce même parti, Seddik Chihab, de sortir de sa cachette. S'exprimant hier sur El Bilad TV, Chihab n'a pas trouvé la moindre difficulté à déclarer : « Nous avons perdu notre faculté de discernement lorsque nous avons soutenu la candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat. Nous n'étions pas convaincus, mais nous n'avons pas eu assez de courage pour exprimer notre opinion avec force ». Le porte parole du RND, réputé très proche de l'ex premier ministre Ahmed Ouyahia, a révélé (ce que tout le monde savait déjà !) que « le pays est géré, depuis les six ou sept dernières années, par des forces non structurées et extra-constitutionnelles ». Le RND a réagi ce matin pour prendre ses distances avec les propos de son porte-parole mais cela ne change rien… ! Dans le même cercle, le coordinateur du FLN Mouad Bouchareb cherche, lui aussi, à se trouver une issue. Bouchareb, qui s'est distingué par ses déclarations loufoques justes après le début de la révolte populaire, a annoncé aujourd'hui, que « Le FLN soutient le hirak ». Ces sorties des soutiens du régime se révèle, une fois leur côté théâtral écarté, de simples tentatives, désespérées, d'adaptation avec le nouveau paysage politique, qui a commencé à prendre forme depuis les manifestations du 22 février dernier. Et il semblerait que des chaines de télévision privées, malgré une conjoncture très favorable à l'émancipation, trouvent encore du plaisir à amplifier les voix de ces personnages, qui n'ont pas cessé de polluer le débat politique. Il est à signaler aussi que le « retournement de veste » du FLN-RND et de leurs semblables n'étonne plus personne. La rue a commencé depuis plusieurs semaines déjà à chasser pacifiquement des figures (du régime ou dites de l'opposition) qui ont essayé de se greffer au mouvement de contestation populaire. La nouvelle République réclamée aujourd'hui par les Algériens, se veut foncièrement saine et débarrassée de toutes les gangrènes accumulées durant plus de 50 années de répression et de corruption.