Le nom d'Ali Haddad, le désormais ex-chef du FCE, a une consonance particulière à Jijel. Il est étroitement lié au projet de la pénétrante à l'autoroute Est-Ouest devant relier le port de Djen Djen à El Eulma ( wilaya de Sétif), dont il est l'un des principaux intervenants. Pour des considérations que l'on peut deviner, il reste l'un des maîtres décideurs de l'évolution des travaux dans ce chantier, qui ne cesse de susciter la polémique. Depuis son lancement il y a cinq, le projet a largement dépassé les délais de livraison dont ont ne sait plus quand ils prendront fin. Et pourtant, dans une précédente déclaration, l'ex-ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane, avait indiqué qu'il s'achèvera en 2019. Ce n'est que du bluff, lorsqu'on sait que la probabilité de livraison d'un simple tronçon de cette pénétrante est loin d'être acquise durant cette année, alors que deux tunnels restent encore à achever. Pour des initiés, Ali Haddad, de par sa proximité avec le clan présidentiel, et son entreprise, l'ERTHB, pourraient être directement mis en cause dans ce retard. A lui seul, son groupe détient une part importante estimée à 47% dans le marché de ce projet, confié de gré à gré à un groupement composé de l'ERTHB, de l'italien Rizzani de Echer et de la Sapta. Les Italiens se sont d'ailleurs plaints à Abdelghani Zaâlane lors de sa visite à ce projet l'été dernier de n'avoir pas été payés pour les tronçons réalisés. Sans convaincre, l'ex-ministre de l'ex-gouvernement d'Ouyahia a invité les plaignants à une réunion au ministère, mais depuis, rien n'a réellement changé sur le terrain. Pour des observateurs avertis, la complexité de cette pénétrante peut dépasser la volonté des ministres qui se sont succédé sur le secteur et des walis qui ont été affectés à Jijel. Ces derniers ont toujours promis la relance des travaux, sans pour autant parvenir à dénouer les multiples blocages. Dans une longue enquête, El Watan du 5 août 2017 a détaillé sous la plume de notre collègue Salima Tlemçani les conditions d'attribution de ce projet à l'ERTHB d'Ali Haddad et les groupes associés, ainsi que les montants engloutis dans sa réalisation qui n'a jamais pris fin. Sur une distance de 110 km entre le port de Djen Djen et la ville d'El Eulma, le projet traverse Jijel sur 45 km, Mila sur 15 km et Sétif sur 50 km. Si le retard dont il fait l'objet continue toujours de soulever moult interrogations, il n'en demeure pas moins qu'il est cité comme un exemple de la mauvaise gestion des deniers publics.