Il a fallu un sérieux coup de gueule de l'ex-ministre des Travaux publics, pour que les entreprises engagées renforcent leurs moyens pour accélérer les travaux. Après une période d'hésitation, qui aura duré près de deux années, le coup de gueule de l'ex-ministre des Travaux publics, Abdelkader Ouali, lors de sa visite dans la wilaya de Jijel au mois de février dernier, semble avoir donné le résultat escompté à travers la redynamisation du chantier de la pénétrante autoroutière Djendjen-El Eulma. Le chantier offre désormais un tout autre aspect, du moins dans son tronçon traversant la wilaya de Jijel, dont une bonne partie a fait l'objet d'une récente visite guidée au profit des journalistes, organisée conjointement par l'Agence nationale des autoroutes (ANA) et la direction des travaux publics. Le chef de projet de l'ANA, pour ce tronçon long de 48 km (45 km dans la wilaya de Jijel et 3 dans celle de Mila), Brahim Hellal, nous indiquera que le taux d'avancement des travaux a atteint 10%, alors que celui des études est à 50%. Sur le tronçon que nous avons parcouru du point kilométrique (PK) 0+400 au PK22, les moyens des entreprises engagées, à savoir l'italienne Rizzani De Echer (RDE), l'algérienne Sapta et la turque Mapa, paraissent clairement renforcés. Pour le lot route, le chef de projet indiquera que les travaux au niveau de 14 ouvrages d'art (RDE et Mapa), sur les 17 que compte cette section de 48 km, ont démarré, alors que la stabilisation des talus à l'entrée sud du tunnel bitube de Texenna long de 1865 m, a été lancée. «Le creusement des deux tubes devrait débuter d'ici deux mois», ajoutera M. Hellal. «Pour l'emprise de l'autoroute, les contraintes sont complètement levées sur 25 km», dira pour sa part le DTP, Ali Chikhi. Si la partie se trouvant dans la vallée de l'oued Djendjen est jugée délicate et nécessite un traitement spécial du fait de la nature inondable des terrains, celle située en montagne offre d'autres difficultés à cause de la nature du sol, sujet à des éboulements, ou rocheux, ce qui dicte l'utilisation d'explosifs. Trois échangeurs commencent à être matérialisés sur le chantier et plusieurs ouvrages d'art en construction jalonnent le tracé de la route. L'entreprise algérienne Sapta s'occupe des ponts à poutres, alors que RDE réalisera les viaducs à voussoirs. Les appuis de ces ouvrages que nous avons visités sont sortis de terre. Le chef du projet prévoit la livraison d'un tronçon de 13 km d'ici la fin de l'année 2017. «Du côté de Beni Yadjis, une courbure de la route de 3 km a été modifié pour être remplacée par un ouvrage d'art», nous dira notre guide. D'un coût de 165 milliards de dinars, la pénétrante autoroutière Djendjen-El Eulma (Sétif) court sur 111 km. La partie suivi et contrôle est couverte par une enveloppe de 3,5 milliards de dinars. Au vu des réalisations que nous avons constatées sur les lieux, et en dépit du retard que traîne le projet, il est désormais permis d'espérer voir ce projet prendre sa vitesse de croisière dans sa partie nord. Pour la partie sud, qui démarre d'El Eulma, les travaux sont pilotés par l'entreprise Etrhb Haddad. Il reste à espérer que là aussi les travaux connaissent un bon dynamisme.