Sarkozy et Cheikh Nasser ont évoqué, lors de leur entretien, le projet d'achat de 28 avions de combat français Rafale par l'émirat. La France a conclu hier avec le Koweït un accord-cadre de coopération sur le nucléaire civil qui doit lui ouvrir la porte à des projets dans l'émirat après un récent échec du groupe nucléaire français Areva dans la région. L'accord « pour le développement de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire » a été signé par le Premier ministre du Koweït, Cheikh Nasser Mohammed Al Ahmed Al-Sabah, en visite à Paris, en présence de son homologue français, François Fillon. Le dirigeant koweïtien avait auparavant évoqué avec le président français, Nicolas Sarkozy, les perspectives de coopération en matière d'énergie nucléaire et de défense, a rapporté la présidence française. Avant la signature avec le Premier ministre, François Fillon, d'un accord-cadre de coopération entre les deux pays en matière de nucléaire civil, le chef de l'Etat français a répété à son hôte la disponibilité de la France à coopérer « totalement » avec le Koweït sur ce dossier et souhaité que cet accord « débouche sur des coopérations industrielles », a indiqué l'Elysée. Nicolas Sarkozy a, notamment, rappelé au chef du gouvernement koweïtien « les qualités du réacteur EPR » de troisième génération proposé par le groupe Areva, « notamment en matière de sécurité et de sûreté », ainsi que « la capacité de la France à fournir une offre couvrant le cycle complet de l'énergie nucléaire », selon le palais présidentiel. La France a subi dans les Emirats arabes unis, pays voisin du Koweït, un échec retentissant en décembre en se faisant souffler par la Corée du Sud un marché pur la fourniture de quatre réacteurs nucléaires pour 20 milliards de dollars. Les deux hommes n'ont pas évoqué une éventuelle prise de participation du Koweït dans le capital d'Areva, numéro un mondial du nucléaire, actuellement en discussion, a précisé la même source. Lors de leur entretien, M. Sarkozy et Cheikh Nasser ont également évoqué le projet d'achat de 28 avions de combat français Rafale par l'émirat, actuellement dans sa phase d'évaluation technique. Le président français a notamment vanté les « qualités opérationnelles » du chasseur fabriqué par Dassault, qui n'a encore jamais été vendu à l'étranger, et redit sa volonté que ce projet se concrétise, selon l'Elysée. A l'issue de l'entretien, Cheikh Nasser a indiqué à la presse, en français, qu'il avait remis au président une « lettre » de l'émir du Koweït, sans autre précision, et qu'il avait discuté « de tout » avec lui. « J'espère qu'il y a aura une coopération complète dans tous les domaines entre la France et le Koweït », a-t-il ajouté, alors que des députés islamistes koweïtiens sont opposés à l'achat du Rafale par l'émirat et à plusieurs autres projets de contrats d'armement. Outre l'accord sur le nucléaire, le chef du gouvernement koweïtien a signé à Paris deux autres textes, l'un sur l'environnement et les énergies renouvelables, et l'autre sur la coopération entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays.